Santé : pour éviter de souffrir d'asthme, mieux vaut vivre comme les Amish
L’asthme est une des maladies qui connaît la plus forte prgression dans le monde ces dernières années (elle touche 235 millions de personnes), partout sur la planète. Partout, vraiment? Non, une communauté continue de résister à cette pathologie gênant la respiration, parfois de manière grave: les Amish.
Etablis aux Etats-Unis (un pays qui ne résiste pas mieux que la moyenne à l’asthme, lui) depuis 200 ans après être apparus en Alsace et en Allemagne au XIXe siècle, les Amish sont une communauté qui tient à vivre éloignée du monde moderne, et continue de pratiquer l’agriculture et l’élevage du bétail selon des pratiques pour le moins "rustiques": utilisation du cheval et non d’engins motorisés, enfants nettoyant l’étable et circulant pieds nus aux milieux des bêtes etc. Un mode de vie que l’on peut discuter certes, mais qui a le mérite de protéger de l’asthme, comme l’a démontré une équipe de chercheurs de l’Université d’Arizona et de Chicago (Etats-Unis). Ceux-ci se sont penchés sur le mode de vie de 30 enfants Amish, et de 30 enfants Huttérites, une autre communauté vivant presque uniquement d’activités agricoles, mais qui est, elle, "passée à la modernité". Alors que 6 enfants huttérites souffrent d’asthme, aucun jeune Amish n’est atteint, une spécificité qui a intrigué les scientifiques.
Effectuant des prélèvements sanguins, ils ont découvert que ces enfants possédaient un système immunitaire beaucoup plus diversifié, et un nombre plus important de globules blancs, leur permettant de mieux réagir face à un agent pathogène. Les chercheurs en ont déduit que les conditions de vie des Amish ont façonné leur immunité innée ce qui la rend beaucoup plus efficace notamment contre l’asthme et les allergies, souvent étroitement liés. En effet, comme les deux communautés, les Amish et les Huttérites, sont assez proches génétiquement (elles partagent un ancêtre européen commun), les scientifiques ont écarté une quelconque origine génétique pour s’attacher réellement au mode de vie.
Les chercheurs effectuant des prélèvements ont montré que des agents allergènes comme les poils de chat, de chiens ou des acariens étaient quatre fois plus présents chez les Amish que chez les Huttérites. Les chercheurs pensent ainsi qu’un micro-organisme comme une bactérie ou une moisissure, sans parvenir à identifier lequel, est présent dans les maisons Amish et joue un rôle protecteur en déclenchant l’immunité innée. Ils ignoirent cependant combien de temps les enfants doivent être en contact avec ce germe pour être protégés, évoquant même la possibilité d’une exposition avant la naissance.
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