Un documentaire choc sur les enfants et les écrans diffusé sur Arte
Visible sur Arte.tv jusqu’au 1er décembre mais aussi sur YouTube, le documentaire de Raphaël Hitier « Génération écrans, génération malade ? » s’intéresse aux dangers liés aux écrans, notamment pour les enfants.
« Avant d’entrer à l’école, un enfant passe entre 4 et 6 heures par jour devant un écran quel qu’il soit ». C’est sur ce chiffre frappant que s’ouvre le documentaire « Génération écrans, génération malade ? », dans lequel Raphaël Hitier fait un tour d’horizon des pratiques et des connaissances liées aux écrans, en France mais aussi aux Etats-Unis, en Suède et en Chine. Spécialistes en neurosciences ou en addictologie, psychiatres et pédiatres s’y expriment et ils sont nombreux à dénoncer les conséquences catastrophiques que peuvent avoir les écrans sur les cerveaux les plus jeunes.
Intolérance à la frustration, colères et troubles du langage
Pour le docteur Dieu Osika, pédiatre à Rosny-sous-Bois (93), interrogée au début du documentaire, le lien entre abus d’écrans et troubles divers chez l’enfant ne fait pas de doute. « Tous ces enfants qui ont des troubles de l’interaction, j’en ai beaucoup plus qu’auparavant », témoigne la médecin. Problèmes observés chez ces jeunes patients : absence de limites, intolérance à la frustration, colères importantes, troubles du langage avec un langage pauvre et mal structuré voire une absence de langage.
Devant la caméra de Raphaël Hitier, le docteur Dieu Osika reçoit ainsi la petite Malia, 2 ans et 4 mois, qui présentait il y a quelques mois un retard de langage et des troubles de l’humeur. « Entre dessins-animés le matin, repas devant la télé et vidéos sur smartphone après la sieste », la petite fille passait jusqu’à 6 heures par jour devant les écrans.
Interrogé lui aussi dans le cadre du documentaire, le psychiatre Serge Tisseron déclare : « Des stimulation lumineuses et intenses auxquelles le bébé ne peut pas donner de sens vont pouvoir avoir chez lui des conséquences importantes, en termes d’anxiété, d’angoisse, de déstabilisation de son monde intérieur, d’insécurité et le danger est évidemment qu’ensuite, il soit en recherche permanente de stimulations toujours semblables qu’il cherche à apprivoiser mais sans y arriver jamais. »
Aucun écran avant les 3 ans de l’enfant
Pour ce spécialiste, auteur du livre 3-6-9-12, apprivoiser les écrans et grandir mais aussi pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et l’American Academy of Pediatrics (AAP), les recommandations pour les plus jeunes sont simples : aucun écran avant 3 ans. Entre 3 et 6 ans, 20 minutes de télévision par jour maximum, accompagné d’un adulte (jeux vidéos, Internet et réseaux sociaux interdits). Entre 6 ans et 9 ans, 30 minutes d’écran maximum par jour toujours accompagné (hors Internet et réseaux sociaux). Internet après 9 ans, les réseaux sociaux après 12 ans.
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