Un virus mortel transporté clandestinement en avion : l'Institut Pasteur objet d'une enquête
Des virus mortels transportés comme du maquillage et un silence embarassant. L'institut Pasteur est au cœur d'un scandale sanitaire révélé ce mercredi par Le Parisien. Selon le quotidien, des manquements aux règles de sécurité auraient été commis en 2015, et la fondation aurait pris soin de ne pas les ébruiter alors qu'elle y est tenue.
L'institut est donc depuis le 19 décembre dernier l'objet d'une enquête préliminaire suite à un signalement de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). En cause, le transport dans des conditions étonnantes d'un virus dangereux.
En octobre 2015, une scientifique de l'institut Pasteur aurait transporté des échantillons du Mers Coronavirus clandestinement en avion, de Séoul (Corée du Sud) vers Paris. Ce virus découvert en 2012 peut provoquer fièvre, toux, difficultés respiratoires, pneumonies et symptômes gastro-intestinaux. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "environ 36% des cas notifiés d’infection par le MERS-CoV ont abouti au décès du patient".
C'est pourtant "dans une petite boîte bleue de produit cosmétique", que le virus aurait été transporté selon Le Parisien, avant d'être rangé sur une étagère de bureau sans la moindre protection sanitaire. Une désinvolture qui peut paraître incroyable. Mais selon le directeur de l'Institut Pasteur, Christian Bréchot, les échantillons en question n'étaient pas dangereux puisqu'ils avaient subi un traitement d'inactivation.
Mais c'est surtout l'absence de déclaration d'une telle anomalie -obligatoire sous 48 heures- qui a provoqué la réaction de l'ANSM. En effet, ce n'est qu'une fuite dans la presse coréenne qui aurait permis, un an après les faits, de mettre au jour l'histoire. Un document rédigé par l'autorité et reproduit par Le Parisien explique que "l'absence de déclaration n'a pas permis la mise en œuvre de mesures de police sanitaires immédiates permettant d'évaluer avec certitude, le danger de la situation, ni le déploiement éventuel de mesures de protection des populations".
Par ailleurs, cette affaire n'est pas la première du genre. La fondation avait en effet déjà mis deux mois en 2014 pour prévenir l'ANSM de la perte de plus de 2.000 tubes de SRAS. Elle avait en revanche prévenu les autorités lorsqu'elle avait perdu 10 tubes de virus Ebola en février dernier.
La non déclaration d'un incident concernant un MOT (micro-organismes et toxines) est passible de 350.000 euros d'amende et cinq ans d'emprisonnement.
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