Vaccination ciblée ou protection généralisée contre la grippe ? une question de santé publique ou une question de chiffres ?
La position des autorités sanitaires s’agissant de la vaccination antigrippale se heurte aux avis des médecins mais aussi de certains députés. Qui doit être vacciné contre la grippe en 2020 ?
Le 13 octobre prochain, la campagne de vaccination commencera officiellement en France métropolitaine. Et déjà sent-on les prémices de ce qui pourrait bien constituer un nouveau couac dans la gestion politique de la crise sanitaire du coronavirus.
La vaccination antigrippale, un nouveau « geste barrière » ?
Chaque année, la grippe tue des milliers de personnes en France (en moyenne, une dizaine de milliers de décès sont comptabilisés chaque année) et engorge les services d’urgence (entre 2 et 6 millions de personnes contractent le virus de la grippe chaque année). Avec la crise du coronavirus, les urgences hospitalières connaissent depuis des semaines une tension difficilement supportable, et si le pic grippal devait s’y rajouter, la saturation serait vite atteinte. Se faire vacciner contre la grippe représenterait donc ainsi un geste barrière à double effet : limiter le nombre de passages aux urgences et faciliter le diagnostic médical en écartant la grippe pour les patients infectés du Covid-19. C’est le message porté par la majorité des médecins depuis le début du mois de septembre et relayé, ce dimanche 20 septembre, par une tribune de 75 députés LAREM, publiée dans le Journal du Dimanche.
Les Autorités Sanitaires ne partagent pas cette vision, en ciblant prioritairement les personnes fragiles et le personnel de santé pour cette campagne antigrippale. Ces personnes fragiles ou à risques regroupent les 13 millions de personnes de plus de 65 ans et les presque 11 millions de personnes souffrant d’affection de longue durée (ALD) (Chiffres Améli 2017).
La direction générale de la santé (DGS) s’appuie sur un avis rendu en mai dernier par la Haute Autorité de la Santé (HAS) pour justifier sa position. Dans cet avis, la HAS souligne :
« Il n’y a pas d’argument actuellement justifiant un élargissement de la population cible »
Mais avec une quinzaine de millions de doses de vaccin, les autorités sanitaires ne veulent aussi pas prendre le risque d’élargir la vaccination à l’ensemble de la population, sous peine de causer une pénurie. Un dilemme, qu’il faudra résoudre rapidement puisque la campagne antigrippale commence dans quelques jours seulement.
Les principales catégories de personnes à vacciner selon la HAS :
- Les personnes de plus de 65 ans,
- Les femmes enceintes,
- Les patients atteints de pathologie chronique,
- Les personnes obèses (IMC > 40 kg/m2),
- Les entourages des nourrissons de moins de 6 mois présentant des risques, et ceux des personnes immunodéprimées,
- Les patients des établissements de soins de suite ou des établissements médicosocial d’hébergement,
- Les professionnels de santé,
- Les professionnels, en contact régulier et prolongé avec des personnes à risque.
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