Vaccination obligatoire : le gouvernement face à la défiance des nouveaux "antis"
L'annonce de l'élargissement de l'obligation de vacciner les enfants par le Premier ministre Edouard Philippe a provoqué une levée de boucliers de la part des groupes anti-vaccins. Une réaction qui s'est notamment traduite par l'annonce d'une action de groupe contre plusieurs laboratoires français, américain et anglais (Sanofi, Pfizer, Eli Lilly et GlaxoSmithKline).
Les personnes prenant part à cette action dénoncent notamment un lien entre la vaccination des enfants et l'apparition de l'autisme. Lien qui n'a pourtant jamais été démontré, si ce n'est par un médecin britannique Andrew Wakefield depuis interdit d'exercer pour pratiques frauduleuses. Certains composés contenant du mercure ont été retirés par précaution en 2000 mais le lien avec ce handicap n'a pas été établi.
D'autres familles militent pour la liberté de faire vacciner ses enfants ou non en fonction de ses convictions personnelles, arguant notamment que le risque de contracter ces maladies est désormais très faible. Un principe qui se heurte cependant à des impératifs de santé publique. En effet, au-delà de protéger la personne qui a reçue l'injection, la vaccination tire son efficacité du nombre de personnes concernées.
"Des enfants meurent encore de la rougeole, dans la patrie de Pasteur ce n'est pas admissible", a déclaré Edouard Philippe le 4 juillet devant l'Assemblée nationale. L'exécutif souhaite que les vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, l'hépatite B, la bactérie Haemophilus influenzae, le pneumocoque et le méningocoque C deviennent obligatoires en plus de ceux contre la diphtérie, le tétanos et la polio.
Fin juin, 200 grands médecins ont signé une pétition favorable à l'élargissement de l'obligation. Ils dénoncent notamment "les lobbys anti-scientifiques et anti-vaccination et adeptes des médecines dites naturelles (qui) manipulent l’opinion en jouant sur la peur sans apporter la moindre preuve de leurs allégations" et mettent en garde contre "la recrudescence de certaines maladies comme la rougeole"
Beaucoup parmi les opposants dénoncent des campagnes uniquement destinées à favoriser les laboratoires pharmaceutiques, parfois sur fond de théorie du complot.
En cinq ans, la méfiance de la population face aux vaccins a ainsi augmenté de 30 points, passant de 10% en 2005 à 40% en 2010 selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé. La grande majorité des parents se soumettent aux vaccins, mais la moitié des Français seraient opposés à l'élargissement de l'obligation selon un sondage Odoxa pour Le Figaro.
Le gouvernement travaille à un compromis qui pourrait être une obligation avec toutefois des clauses d'exemptions pour les parents les plus durement opposé à la vaccination.
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