Vers un prix plancher pour l'alcool ?
Un trentaine de professionnels de santé ont publié ce mardi 17 une lettre ouverte à destination du gouvernement. Ils y ont énuméré "les dix mesures efficaces pour protéger des risques de l'alcool".
Ces médecins ou professeurs ont ainsi rappelé que chaque année en France, l'alcool était responsable de 49.000 morts dont 15.000 cancers. Ce qui en fait la "deuxième cause de mortalité prématurée évitable après le tabac" ou encore la "première cause de mortalité des jeunes de 18 à 25 ans".
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Ils ont également dénoncé les pressions du puissant lobby de l'alcool en indiquant que la consommation française était l'une des plus élevée au monde. "Nous devons tenir compte (…) de la désinformartion soigneusement organisée par la filière alcool, de la nécessité d’agir à la fois sur la consommation de l’ensemble des consommateurs (…),et sur celles ciblées par les industriels de l’alcool. Sur ce paysage, se greffe la puissance de lobbying d’une industrie qui infiltre tous les niveaux de la société (…) et jusqu’au plus haut niveau de l’Etat".
La lettre est aussi une nouvelle réponse à Emmanuel Macron qui assurait lors du salon de l'agriculture qu'il buvait "du vin midi et soir. Je crois beaucoup à la formule de Pompidou : «n'emmerdez pas les Français »" et qu'il ne comptait pas entamer de réforme de la loi Evin sous son mandat.
"Nous ne sommes pas de ceux qui contestent que l’alcool, notamment le vin, fait partie de notre paysage, qu’il participe à notre vie sociale et festive, et qu’il concourt à l’image de la France, à son patrimoine et aux bénéfices de son commerce extérieur", ont-il écrit en réponse aux propos du président.
Ces professionnels de santé ont par exemple proposé de "taxer l’alcool proportionnellement au contenu en grammes d’alcool et définir un prix minimum de vente par unité d’alcool pour toutes formes d’alcool". Ils veulent aussi interdire la publicité autour de ces boissons, dans les rues mais aussi sur Internet.
Pour alerter la population sur les risques de la consommation, ils proposent aussi d'"indiquer sur les contenants la quantité en grammes d'alcool et de sucre, le nombre de calories de manière claire, lisible et contrastée".
Enfin, ils désirent que la phrase "l'alcool est dangereux pour la santé" rempace l'actuelle "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé".
Pour l'heure, le gouvernement reste sourd à leurs revendications. A la fin du mois de mars Agnès Buzyn, ministre de la Santé, expliquait: "cette phrase-là peut laisser penser qu'on est pour une action de prohibition, c'est-à-dire qu'on ne veut pas d'alcool du tout, or ce n'est pas le cas aujourd'hui".
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