En voiture ou sur le téléphone, les boutons refont pression
Le tout tactile finit par nous donner des boutons. Alors que Tesla et Mercedes font la promotion de leur écran géant intégré aux véhicules, que les montres sont devenues tactiles, et les téléphones totalement dénudés, il semblerait que les boutons reviennent au coeur de l'innovation, notamment pour permettre à nouveau un contact avec l'utilisateur.
Le nouvel iPhone 16 introduit un bouton "action", la liseuse Kobo choisit aussi un bouton pour tourner les pages, l'AppleWatch est équipée d'un remontoir, et Bugatti prefère l'horlogerie suisse au numérique pour le cadran de son dernier modèle. Nous sommes encore loin de retrouver le BlackBerry, mais la tendance fait de nouveau la part belle au bouton physique, qui permet une meilleure sensation et plus de sécurité.
Si l'on ne parle par vraiment d'un rejet du numérique, ce phénomène témoigne d'un désir de réintroduire une dimension sensorielle face à la monotonie des surfaces lisses. Comme l'explique Christophe Pradère, directeur général de BETC Design, ces boutons renforcent l’identité des smartphones, qui sont presque tous les mêmes aujourd'hui. Qui n'apprécierait pas d'appuyer sur un bouton pour prendre ses photos, si celui-ci pouvait faire le petit bruit du reflex ?
Et dans l’automobile, plus qu'une question de sensation ou d'identité, on parle de sécurité. Comme le rapportent Les Echos, en mars dernier, l'organisme qui certifie la sécurité des voitures, Euro NCAP, soulignait que "la surutilisation des écrans tactiles est un problème à l'échelle de l'industrie avec presque tous les constructeurs automobiles déplaçant les commandes clés sur des écrans tactiles centraux, obligeant les conducteurs à quitter la route des yeux et augmentant le risque d'accidents de distraction". Si bien que l'organisme demandera que certaines fonctions clés soient déportées sur des boutons à partir de 2026.
En somme, alors que la technologie moderne semble aller de pair avec l'écran tactile, la résurgence des boutons propose une réflexion critique sur l'ergonomie, l'identité des marques et l'expérience utilisateur. Ils sont fiables, authentiques et pratiques, alors pourquoi avons-nous décidé de ne plus nous appuyer dessus ?
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