Le “doomscrolling” ou la navigation compulsive et ses effets néfastes

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FranceSoir
Publié le 29 juin 2020 - 12:08
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Le “doomscrolling” ou la navigation compulsive et ses effets néfastes
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Ben Blennerhassett / Unsplash
Pendant le confinement, les gens ont ressenti un besoin normal de s'informer qui s'est souvent transformé en consultation frénétique d'énormes quantités d'information, en une recherche incessante de nouvelles, la plupart du temps de mauvaises nouvelles.
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Les alertes venant de psychologues sur les dangers du “doomscrolling” ou “doomsurfing” se multiplie. Ce terme, qui signifie littéralement “faire défiler son écran vers le bas jusqu'à la fin du monde”, décrit le fait de consulter compulsivement son smartphone, tout particulièrement au moment de se coucher, voire une partie de la nuit. Pendant le confinement, les gens ont ressenti un besoin normal de s'informer qui s'est souvent transformé en consultation frénétique d'énormes quantités d'information, en une recherche incessante de nouvelles, la plupart du temps de mauvaises nouvelles. Cette tendance à chercher son destin dans le “scroll”  infini (le fait de faire descendre une page, sur ordinateur ou mobile) n’est pas seulement à l'origine de troubles psychologiques et du sommeil, mais pourraient aussi avoir un lien avec les mouvements de protestation sociaux.

Les réseaux sociaux,  et leurs algorithmes vous encouragent à “doomscroller”

Flux d'actualités, commentaires, Images, vidéos... à la différence du bon vieux temps du zapping, quand seule la télévision et la radio produisaient un flux d'information continu, nous sommes confrontés de nos jours à une infinité de flux d'information produits par chacun d'entre nous. Facebook, Twitter, Reddit ou Instagram, sont des plateformes dont le fonctionnement même est basé sur le principe du “doomscrolling”: l'utilisateur doit faire défiler son flux le plus souvent possible et le plus longtemps possible.
Pour Dana Garfin, professeure adjointe qui dirige le laboratoire de résilience, d'épidémiologie et de santé communautaire de l'UC Irvine, interviewée par Fast Company , les réseaux sociaux sont idéaux pour cette pratique car des extraits d'informations sont fournis sans contexte, le contenu est très varié et, en plus, des algorithmes vous “connaissent”, ils évaluent et vous suggèrent ce qui attire déjà votre attention ou pourrait vous intéresser. Ce contenu avec lequel vous êtes le plus susceptible d'interagir vous est fourni sans interruption et sans limite.

L'utilisateur cherche des réponses à son malheur

Selon Nicole Ellison, professeure de journalisme à l'université du Michigan, lors de la période de crise liée au coronavirus, nous avons essayé sans relâche de trouver l'information qui allait tout expliquer, qui allait en un instant nous permettre de comprendre ce qui se passait. Mais, selon les spécialistesde l'information, il n'y a pas une seule réponse unique à l'état actuel du monde.
Avec le coronavirus en particulier, les conseils des responsables de la santé et des scientifiques ont changé si souvent qu'il a été difficile de suivre une seule théorie sur un canal traditionnel d’information. Le doomscrolling a, dans ce sens, encouragé les gens à s'instruire et à chercher les réponses qui étaient difficiles d'accès, voire cachées.
Après le confinement, est venu le moment des mouvements sociaux, et le doomscrolling du coronavirus s'est converti en une façon de soutenir des causes sociales, qui auraient aussi pu passer inaperçues dans des contextes différents.
Mais, cette pratique n'est pas sans danger. Être à la recherche d'informations en permanence en suivant la piste d'une solution à des problèmes existentiels génère aussi une dépendance, une crainte de manquer de nouvelles informations et c'est cette impossibilité de la déconnexion qui peut engendrer des problèmes.

Un “doomscrolling” excessif peut avoir un impact néfaste sur la santé physique et mentale

Existe-t’il une solution pour éviter l'anxiété, le stress et l'insomnie que peut produire le “doomscrolling”? Des études ont déjà observé ce phénomène de plus en plus présent depuis l'explosion de l'utilisation des réseaux sociaux.
Une étude de l'Université de Copenhague publiée en 2016  a montré, par exemple, que les utilisateurs qui passent plus de temps uniquement à lire et à consommer du contenu de manière passive sans démarrer de conversations sont plus susceptibles de développer un stress plus important que les personnes proactives lors de la consommation de contenu. Être acteurs, et non seulement consommateurs de contenu peut nous mettre sur la bonne voie.
Une autre mesure de précaution consiste à diversifier les applications que nous utilisons, en priorisant les applications qui ne sont pas liées au contenu informationnel. Outre, prendre conscience des heures passées en ligne et des activités effectuées afin de pouvoir limiter le temps que nous consacrons aux applications à contenu informatif peut éviter des conséquences dans notre santé mentale.
Maintenir une capacité de pensée critique et de stabilité mentale peut être beaucoup plus importante que ce que nous croyons, les applications qui aident à se débarrasser de son téléphone commencent à gagner de terrain et les réseaux sociaux commencent à en prendre note. 

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