Philae : ultime tentative pour renouer le contact
De l'aveu même des responsables scientifiques de l'Agence spatiale européenne (ESA), c'est la tentative de la dernière chance. Les équipes techniques de Philae, le robot qui se trouve à la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko (alias "Tchouri") depuis novembre 2014, ont tenté de rétablir le contact avant qu'il ne soit trop tard.
Philae est en effet muet depuis juillet dernier. Les scientifiques espéraient renouer le contact entre novembre et janvier, la période la plus propice. La comète -qui s'éloigne désormais du Soleil- avait alors terminé sa phase d'activité sous l'effet de la chaleur. Les rejets de poussières et de gaz s'étant calmés, la sonde Rosetta a pu s'approcher pour relayer un signal. De plus le robot devait bénéficier de la proximité du Soleil pour recharger ses batteries.
Cet ultime créneau touche à sa fin. Avec l'éloignement du Soleil, les conditions de températures ne permettront bientôt plus à Philae de "survivre". L'ESA a donc pris la décision de tenter le tout pour le tout. Ses équipes ont décidé d'essayer d'actionner une roue à inertie située à l'intérieur du robot. Initialement conçue pour gérer la descente vers la comète, elle pourrait permettre de réorienter les panneaux solaires de Philae, ainsi que d'en enlever la poussière qui a pu s'y accumuler durant la phase d'activité de la comète.
Dès son atterrissage sur la comète, Philae avait rencontré des problèmes. Ses harpons ne s'étaient pas déployés et au lieu de s'ancrer dans le sol de "Tchouri", il avait rebondi et s'était finalement posé sur un sol accidenté et mal éclairé, voyant donc son autonomie réduite. De plus, la phase d'activité de la comète présentait le risque d'abimer le robot, ne serait-ce que d'obstruer ses panneaux solaires avec de la poussière. Mais le succès est loin d'être garanti.
La mission reste cependant une réussite. Le simple fait que Philae se soit posé est un succès, et il a pu envoyer de nombreuses et précieuses données durant sa courte période d'éveil d'une soixantaine d'heures. De plus, Rosetta n'est pas qu'une antenne radio et recueille également d'importantes informations sur la comète. De quoi donner du travail à "des générations de jeunes scientifiques", confiait en novembre à FranceSoir Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique de Philae à l'Agence spatiale européenne. Une mission qui a été prolongée jusqu'à septembre 2016. Rosetta devrait alors être posée sur "Tchouri", ce qui mettra fin à cette aventure spatiale sans précédent.
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