Un réalisateur polonais trouve le moyen de cesser de payer des figurants grâce à l’IA
Le réalisateur polonais Patryk Vega estime avoir trouvé la solution aux « problèmes de grève » dans le milieu du cinéma en créant 50 000 figurants grâce à l’intelligence artificielle, selon un article du Télégraph.
C’est un exploit dont certains se passeraient bien. La compagnie du réalisateur, AIO Studios, a créé des images numériques d’acteurs permettant de faire illusion parmi les figurants d’un film. Que ce soit le réalisme quant à l’âge, le sexe, la coiffure ou les habits portés, mais encore le type de mouvement adopté par ces êtres numériques, tout ferait illusion.
Récemment présent à Cannes pour la première d’un film « deepfake » qui met en scène un acteur dont le visage est remplacé par celui de Vladimir Poutine, Vega exprime l’espoir que cette technologie suscite, appelant de ses vœux à ce que celle-ci s’utilise à plus grande échelle.
Cette technologie, créée par son entreprise, permettrait aux réalisateurs de choisir le profil et le nombre de figurants qu’ils souhaitent, puis de les intégrer directement sur les scènes en offrant la possibilité de se mouvoir en arrière-plan. Tout ceci, sans même faire appel à de véritables acteurs.
Non sans écho avec l’actualité, tandis que des productions cinématographiques et télévisuelles ont vu leurs tournages mis à l’arrêt par des grèves pour cause d’utilisation potentielle de l’IA, cette initiative offrirait une efficacité nouvelle pour le monde du cinéma.
De ce fait, certains craignent que l’image et la voix des acteurs soient utilisées en remplacement, sans leur consentement leur coûtant leur travail. Ce sont des dizaines de productions qui ont été suspendues au moment de cette grève de près de cinq mois. En plus de cette mise à l’arrêt forcée, l’économie américaine en aurait pris un coup, perdant environ 5 milliards de dollars. Afin de régler la contestation, un accord a été conclu, garantissant une protection contre la reproduction des images et des voix faites par l’IA.
Solution miracle, Patryk Vega affirme alors ne pas rencontrer de problème avec les droits. Il propose un système de location de ses figurants numériques, avec toute une gamme de mouvements spécifiques reproduits ainsi que d’apparences. Ceci dans l’objectif de reproduire toute une foule faite de différents aspects physiques.
À ceci, il affirme : « J'ai créé 50 000 modèles humains qui n'existent pas dans la réalité. Je n'ai donc pas de problème de droits, ni de problème de grèves à l'avenir. »
Autre facteur jouant sur la corde sensible, il annonce pouvoir « apporter à l'industrie cinématographique un outil qui lui permettra de conserver 50 % de son budget. »
« J'ai décidé d'apporter une solution à l'industrie cinématographique en créant des foules de figurants générées numériquement. » explique-t-il encore.
À son sens, « les figurants représentent l'un des coûts les plus importants du budget. C'est très risqué du point de vue de la production et de l'aspect financier. »
Une solution miracle ?
À l'heure actuelle, les figurants de l'IA portent tous des vêtements et des coiffures modernes, mais l'entreprise prévoit d'étendre la base de données à d'autres époques, ce qui permettra aux réalisateurs d'utiliser ces acteurs en arrière-plan dans des films d'époque. Alors que les risques pour l’art sont souvent mentionnés, les difficultés pour l’emploi dans le milieu cinématographique pourraient bien commencer.
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