Une application pour signaler les morsures de tiques et prévenir la maladie de Lyme
Les tiques sont de plus en plus présentes en France, en partie à cause du réchauffement climatique. Leur morsure est redoutable parce qu'elle peut transmettre la maladie de Lyme, qui peut avoir des conséquences graves au niveau neurologique. En France le nombre de cas augmente, et l’élève à 50 cas pour 100 000 habitants depuis 2016.
Une variété de tique, déjà observée dans le sud de France, pourrait aussi transmettre la fièvre hémorragique de Crimée-Congo.
Ou avons-nous plus de probabilité de les trouver ? Dans les zones chaudes ? Sauvages ? Humides ? La science a recours à la collaboration citoyenne pour mieux connaître leur comportement. L’INRAE, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l’environnement a développé une application mobile qui permet aux citoyens de cartographier la présence de cet acarien. Cette collaboration a permis la mise en lumière de plusieurs données très importantes pour la prévention.
La recherche participative pour mieux connaître les dangers en France
Une cartographie des morsures de tiques permet non seulement de connaître où l'on risque de rencontrer des tiques mais aussi le comportement et l'impact des tiques en France. Le projet, appelé Citique , a été lancé en 2017 par l’INRAE pour impliquer les citoyens, mais il n'était disponible que sur un site Internet. L’INRAE vient de lancer une nouvelle phase du projet, avec une application mobile moderne disponible sur IOS et Android, qui améliore beaucoup l'expérience utilisateur, critère central d'un projet collaboratif et participatif citoyen.
Une “ticotheque” à disposition de la recherche
Une fois l'application téléchargée, un numéro d'identification à 6 chiffres relie chaque tique signalée aux informations données par les utilisateurs lorsqu'ils signalent une morsure : date, zone du corps piquée, nombre de tiques implantées, lieu de la piqûre, type d'environnement, raison de la présence sur le lieu de piqûre (promenade, travail…), photo de la piqûre et/ou de la tique.
Avoir ces informations (caractéristiques de la tique et contexte de la piqûre), permet aux chercheurs d'avoir les informations utiles pour avancer la recherche et élaborer une “tiquothèque” qui est mise à disposition de la communauté scientifique nationale et internationale.
Pas besoin de sortir de chez vous pour avoir la maladie de Lyme
Plusieurs découvertes permettent de recadrer les actions de sensibilisation. L'application aurait permis de savoir que le printemps et l’automne sont les saisons les plus propices aux piqûres. La collecte de données collaborative aurait aussi permis d’analyser le contenu infectieux des tiques, et montre une large distribution géographique de la bactérie Borrelia burgdorferi (15% des tiques analysées sur tout le territoire sont porteuses de cette bactérie), responsable de la maladie de Lyme en France.
Enfin, le crowdsourcing a révélé qu’un tiers des piqûres a lieu dans des jardins privés ou des parcs publics, ce qui est extrêmement utile pour la stratégie de prévention, qui a été au contraire principalement focalisée sur les randonnées ou sorties en forêt.
En outre, l'application permet de signaler les morsures de tiques chez les animaux de compagnie, donnée cruciale car les chiens et chats commencent à être piqués 3 à 4 semaines avant les humains dans une zone de signalisation donnée.
Si vous voulez participer à la recherche pour mieux prévenir la maladie de Lyme, c’est possible depuis votre mobile, en téléchargeant l’application Citique.
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