Grève SNCF : les cheminots non-grévistes subissent "des pressions"
Les tensions se font sentir entre les salariés de la SNCF. Depuis le début du mouvement de grève qui doit encore durer jusque fin juin prochain, les grévistes et non-grévistes auraient du mal à collaborer.
C'est ce qui ressort d'un entretien avec des cheminots qui ne participent pas à la vague de protestation, publié par Franceinfo ce vendredi 13.
Un homme, chef de traction sur le réseau sud-est de la SNCF, dit ressentir de grosses tensions avec ses collègues grévistes depuis le début du mouvement le 22 mars dernier.
A voir aussi: SNCF - le trafic un peu moins perturbé pour le 3e épisode de grève
Il a expliqué qu'il était contre la réforme mais qu'il ne participait pas au mouvement car il ne se sentait "pas représenté par les syndicats qui sont hyper politisés et contre Macron coûte que coûte". "Certains grévistes ne respectent pas notre droit au travail, il y a des pressions, des menaces", a regretté le cheminot.
Lui voudrait "peser autrement qu'en faisant grève" et souffre de l'ambiance délétère qui s'est créée entre les deux "camps". "J'ai horreur de ces périodes. J'adore ce que je fais mais là, on se regarde tous en chiens de faïence. (…) Certains ne nous parlent plus, refusent de nous serrer la main ou de manger à côté de nous".
Un autre cheminot, conducteur de train, regrette l'absence de dialogue du côté des salariés grévistes comme du côté du gouvernement. "Pour l'instant, c'est du perdant-perdant, cette réforme. Les syndicats font de la propagande. Il y a des élections professionnelles à la rentrée et ils misent sur cette grève pour faire campagne et pour montrer qu'ils ont mené la bataille", a-t-il confié en indiquant qu'il était favorable à la réforme.
Lui aussi dit avoir remarqué des pressions sur son lieu de travail. "Il y a des intimidations informelles. Ils vont mettre les fiches d'intention dans les endroits où tout le monde passe, pour qu'on se sente visés", a-t-il expliqué avant d'ajouter que les cheminots ne participant pas au mouvement avaient constaté que leurs noms avaient été affichés dans les locaux. "La liste des jaunes, des renards, des traîtres".
Tous ont regretté cette "solidarité forcée" et le non-respect de leur "droit au travail".
Ce vendredi les cheminots font à nouveau grève. La vague de protestation durera aussi samedi 14. En tout, les syndicats ont prévu 36 journées de grève jusqu'au 28 juin à raison de deux journées de blocage tous les cinq jours.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.