Le zèle des constructeurs automobiles chinois mène à l’inondation du marché européen
Les ports Belges en saturation : face à la surcapacité productive de la Chine en matière de voitures électriques, ses automobiles stationnent parfois pendant plus d’une année dans les ports. Anvers et Zeebruges se disent tout à fait saturés.
Les motivations des constructeurs automobiles chinois sont claires : capter un maximum de parts de marché dans la voiture électrique européenne. Le port d’Anvers-Bruges représente le plus grand terminal automobile du monde et accueille alors les nombreuses voitures issues de l’export chinois.
Le terminal d’International Car Operators (ICO), filiale du groupe japonais Nippon Yusen Kaisha, accueille chaque année près de 450 000 voitures. Les parkings disponibles à Calloo, disposant d’une capacité d’accueil de 130 000 véhicules, sont aujourd’hui considérés comme trop exigus. Le stockage automobile devient un véritable problème lorsque nous savons que près de 3,4 millions de véhicules transitent par les ports du royaume de Belgique.
En constante augmentation, ces exportations chinoises représentent en 2023 une flambée de 58% supplémentaires en une année, avec 4,1 millions de voitures. En raison des aides prévues par certains pays européens pour financer ces voitures électriques, les constructeurs de l’empire du Milieu espèrent conquérir ce marché en l’inondant. Cela représente cependant un véritable casse-tête logistique pour les dirigeants des ports, qui préfèrent pour le moment minimiser la situation en affirmant qu’ils ne sont pas confrontés au problème de l’engorgement à l’heure actuelle.
Discours contradictoire, selon un employé d’ICO dans les colonnes du Monde « certains jours, c’est vraiment un bazar ingérable ». La chaîne de transport de marchandises Wallenius Wilhelmsen annonçait déjà en 2022 le doublement de ses capacités grâce à un projet d’extension qui permettrait de couvrir 50 hectares supplémentaires à l’horizon 2027. Lors de la crise du Covid-19, l’alerte avait cependant déjà été donnée dans le port avec un embouteillage de véhicules en raison de l’arrêt forcé des ventes.
Par ailleurs, afin d’amortir le coût et la durée nécessaire du transport par bateaux, ces derniers arrivent de plus en plus chargés, passant de 1 000 à 2 000 véhicules affrétés à 7 000 véhicules aujourd’hui. Un camionneur néerlandais souligne alors à quel point « les cadences sont infernales ». En effet, il « manque partout de camions et de chauffeurs » lit-on dans Le Monde.
Avec des ventes moins importantes que ce qu’il était prévu en Europe pour les voitures électriques, les constructeurs chinois peinent à écouler leurs stocks. La fin d’année 2023 se boucle cependant avec un chiffre record de ventes pour le marché de l’électrique, représentant 23% du marché automobile. L’Association des constructeurs européens vient cependant nuancer ce bond en mentionnant un véritable coup d’arrêt avec 10,9% de voitures électriques vendues au mois de janvier 2024. Un marché encore fluctuant qui peine à s’imposer sur le territoire français.
Cependant, la question d’une consommation plus verte par le passage à l’électrique peut interroger s’il faut pour cela se pencher sur le marché chinois, ces derniers cherchant à capter 25% du marché européen de la voiture électrique. De telles revendications devraient s’associer pour les acheteurs européens d’un choix attentif de l’origine du véhicule, ainsi que de sa véritable empreinte carbone, construction et recyclage compris.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.