Sécurité routière : les radars automatiques ont beaucoup plus flashé en 2016
Plus de 25 millions de flashs : en 2016, les radars automatiques ont crépité 26% plus souvent qu'en 2015, une hausse qui a généré 16 millions d'avis de contraventions mais qui n'a pas endigué la hausse de la mortalité routière.
Publié la veille du traditionnel chassé-croisé des juilletistes et des aoûtiens, le bilan annuel du contrôle des radars automatiques dénote une augmentation de la transformation du flash en avis de contravention, une "preuve d'une meilleure efficacité du système", salue la Sécurité routière.
Pourtant, le nombre des morts sur les routes continue d'augmenter sur les trois dernières années, avec encore 15,4% de hausse en juin par rapport au même mois l'année dernière.
Six radars ont flashé plus de 100.000 fois en 2016. Tous situés sur des "axes à très fort trafic", précise la Sécurité routière.
La palme revient à un radar autonome "déplacé 5 fois aux abords du chantier du doublement de l’autoroute A9, aux abords de Montpellier" avec 411.352 flashs en un an. Pour ce qui concerne les radars fixes, l'appareil le plus efficace est installé sur l'A9, dans le sens Nîmes-Béziers et comptabilise 159.520 flashs.
Particulièrement efficaces, les radars installés à proximité des chantiers ont flashé 3,5 millions de fois en 2016 et 181 appareils supplémentaires ont été installés.
Quant aux radars "double-sens" - qui peuvent contrôler dans les deux sens d'une voie -, ils ont enregistré 2,5 millions de flashs. Les voitures-radars connaissent une augmentation des flashs de 26,8%.
A noter que les radars de feux rouges ont, eux, légèrement moins flashé (-3,1%), ce qui montre, selon la sécurité routière, "que les conducteurs sont plus attentifs aux abords des carrefours équipés".
"En France, on flashe les petits excès de vitesse. Ça ne sert à rien du tout", s'emporte Pierre Chasseray de l'association 40 millions d'automobilistes.
"Ces chiffres sont complètement délirants, bientôt je vais rebaptiser mon association +40 millions de flashés+", s'agace-t-il, ajoutant : "On ne fait rien sur les stups, rien sur l'alcoolémie, rien sur le téléphone au volant. On imagine tout par la sanction au lieu de faire comme nos voisins européens."
- 'Inégalité entre les conducteurs' -
Ce bilan des radars révèle "une inégalité entre les conducteurs", estime la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon.
"On flashe les gens qui n'ont pas de technologies avertisseuses de radars, donc des gens de bonne foi : ceux qui se prémunissent sont des gens flashés alors que les autres peuvent être à l'origine d'accidents", analyse-t-elle. Elle réclame "l'interdiction des avertisseurs de radars" et que les véhicules banalisés avec radars embarqués circulent davantage, "au moins huit heures par jour".
Quant aux 920 millions d'euros de recettes récoltés, ils sont à "comparer aux 3,4 milliards d'euros dépensés par l'Etat chaque année pour la sécurité routière", souligne le communiqué de la Sécurité routière.
À l’automne, un rapport du ministre de l’Intérieur, annexé au projet de loi de finances pour 2018, détaillera, pour la première fois, l’affectation précise de ces fonds.
Le nombre de contraventions envoyées aux propriétaires des véhicules immatriculés à l’étranger flashés en France atteint 2,86 millions (+40,5%, notamment en raison de l'augmentation du nombre d'accords de partenariat avec des pays européens).
Malgré cette hausse du nombre de contraventions, huit permis de conduire sur 10 ont un solde de points égal à 12, rappelle la Sécurité routière.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.