Prix de l'énergie : des communes doivent choisir entre équilibrer leurs budgets ou chauffer les écoles
Face à la hausse des prix de l’énergie, des communes font face à un dilemme : ajuster le chauffage des bâtiments publics, dont les écoles, pour réduire les dépenses énergétiques au risque de susciter l’ire des parents d’élèves, ou chauffer les établissements scolaires et miser sur une aide de l’État... qui tarde à venir.
De nombreuses écoles à travers la France ont constaté le retard dans l’allumage du chauffage, notamment après les vacances de la Toussaint. Les élèves de plusieurs classes élémentaires et maternelles ont assisté aux leçons en portant leurs écharpes et leurs gants durant le mois d’octobre, rapporte France Info qui a interrogé leurs parents ainsi que leurs enseignants.
Des couvertures et des chauffages d’appoint
Dans la commune de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), ce n’est que le 28 octobre que les établissements scolaires ont commencé à être chauffés. La fraîcheur de l’automne et les basses températures ambiantes dans les salles de cours, qui avoisinent les 10 à 12° C, ont poussé les parents à se plaindre plusieurs fois auprès de la mairie, non sans une obstination de celle-ci.
"La mairie nous a dit qu'étant donné la situation, les enfants devaient s'habituer à travailler dans ces conditions", assure Audrey Gouffé, vice-présidente de l'association locale de parents GIPE, dont la pétition pour exiger l’allumage du chauffage est restée lettre morte. Certaines classes dans la même commune étaient pourtant constituées dans des préfabriqués, mal isolés. Des parents d’élèves affirment ainsi que leurs enfants “grelottaient” pendant les cours, rapporte France info, décidant de les retirer de la classe pour éviter qu’ils tombent malades.
Pour pallier cette situation, les instituteurs conseillent ainsi aux parents d’élèves de “bien couvrir” leurs enfants. La mairie, quant à elle, a fourni des couvertures aux établissements dès la mi-octobre, puis des chauffages électriques d'appoint pour les préfabriqués.
3,7 millions d'euros le surcoût
Le même constat est fait à Limoges ou encore à Évreux, où le chauffage a été allumé “de force”. Des parents ont ainsi bloqué les établissements, le 27 septembre, afin d’exiger l’allumage du chauffage. La décision n’intervient que plusieurs semaines plus tard, dépassant le délai du 15 octobre avancé par la mairie.
Interrogé par France Info, la commune explique ce report par la nécessité de réduire ses dépenses énergétiques. Parmi une trentaine de pistes retenues dans le cadre du plan de sobriété pour limiter ces dépenses, figure, en effet, l'ajustement du chauffage des bâtiments publics. La mairie d’Évreux explique ainsi son “équation”, qui tient en “compte des besoins de chaque école, selon les températures extérieures et les conditions météo”.
Le même constat est relayé dans des communes des Alpes-de-Haute-Provence ou à Lyon.
Lors d’une conférence de presse le 27 octobre dernier, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé trois nouveaux dispositifs pour contenir les prix de l'énergie à destination des entreprises et des collectivités, avec une bagatelle de "12 milliards d'euros".
En attendant de recevoir cette prise en charge, les communes doivent ainsi traiter avec des surcoûts énergétiques importants. Citée par France Info encore, la mairie de Limeil-Brévannes évalue à 3,7 millions d'euros le surcoût lié à la hausse des prix de l'énergie.
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