Tableaux disparus : le marchand d'art Guy Wildenstein bénéficie d'un non-lieu
Le marchand d'art Guy Wildenstein, qui doit être rejugé en mars 2018 pour fraude fiscale autour de la riche succession de son père Daniel, a obtenu un non-lieu dans un volet connexe de cette affaire, a appris l'AFP vendredi auprès de son avocat, confirmant une information de Paris Match.
Selon une source judiciaire, les parties civiles ont fait appel de cette ordonnance rendue le 12 décembre par la juge Flavie Le Tallec.
En juillet 2011, le Franco-Américain Guy Wildenstein, 72 ans, avait été mis en examen pour "recel d'abus de confiance", après la découverte de certains tableaux disparus.
Plusieurs tableaux d'origine douteuse avaient en effet été saisis six mois plus tôt lors d'une perquisition dans la collection de l'Institut Wildenstein à Paris. Parmi eux, se trouvait notamment une huile estimée à 800.000 euros de l'impressionniste Berthe Morisot, intitulée "Chaumière en Normandie" et disparue depuis près de 20 ans.
Un des co-héritiers de la dernière propriétaire connue de cette oeuvre, Yves Rouart, avait alors porté plainte contre X pour "recel de vol", entraînant l'ouverture d'une information judiciaire dédiée. Avaient également été découverts une vingtaine de tableaux de la collection Goujon.
"Je me réjouis de ce résultat totalement justifié", a réagi Me Hervé Temime, l'avocat de Guy Wildenstein, soulignant que cette décision est conforme aux réquisitions du ministère public.
La perquisition avait été menée dans le cadre d'une affaire de fraude fiscale se chiffrant en centaines de millions d'euros et visant des héritiers de cette dynastie de marchands d'art.
En janvier 2017, les trois héritiers, deux avocats, un notaire et deux sociétés financières ont bénéficié d'une relaxe générale, malgré les lourdes réquisitions du parquet national financier (PNF), qui voyait là la fraude fiscale "la plus longue et la plus sophistiquée" de l'histoire récente en France.
Le tribunal de grande instance de Paris avait jugé l'enquête insuffisante et souligné que la loi n'avait pas toujours incriminé les faits et montages reprochés.
Le PNF, qui avait réclamé en particulier quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et 250 millions d'euros d'amende contre le chef de famille Guy Wildenstein, a fait appel. Le nouveau procès doit se tenir du 2 au 23 mars à Paris.
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