Air France : des milliers de licenciements redoutés
Les négociations ayant échoué, il va falloir trouver un autre moyen de faire des économies. Suite au "non" des syndicats de pilotes de ligne d'Air France à propos d'une augmentation de leur productivité (à salaire constant), le conseil d'administration de la compagnie a mandaté la direction pour mettre en œuvre un plan de restructuration. Les syndicats et le personnel redoutent des milliers de suppressions d'emplois.
"(Un) important plan de réduction d’emplois" aura ainsi bien lieu, a annoncé le PDG du groupe Alexandre de Juniac ce vendredi sur Europe-1, sans pour autant donner de chiffres. Au bas mot 3.000 emplois seraient menacés tandis que certaines sources évoquent jusqu'à près de 5.000 licenciements, soit près de 8% des 64.000 salariés d'Air France-KLM. Pire, compte tenu de l'importance des chiffres, il paraît impossible qu'un plan de départs volontaires suffisent et des licenciements secs seront ainsi inévitables, selon la direction.
Avant d'envisager cette extrémité, la compagnie a tenté de négocier avec les pilotes. Un plan de productivité et de croissance prévoyant une hausse de leur temps de travail de 100 heures annuelles mais sans augmentation de salaire a ainsi été présenté à leur représentants, qui l'ont refusé. Une position fustigée par de nombreux politiques, mais aussi les syndicats des autres catégories salariales d'Air France. Les pilotes gagnent déjà 150.000 à 190.000 euros bruts par an pour 650 heures de travail et ont été largement épargnés par les précédentes mesures d'économies prises par la direction, rappellent leurs détracteurs en substance.
Résultat notable de cet échec, Air France va supprimer une partie de ses lignes et fréquences long-courriers déficitaires. Selon Les Echos, 37 fréquences et 5 lignes seraient concernées afin de remplir l'objectif de réduire la proportion de ces offres déficitaires de 50% à 20% d'ici 2018.
Si le plan doit être présenté au comité central d'entreprise lundi prochain pour être appliqué, la porte des négociations avec les pilotes "reste ouverte" a tempéré Alexandre de Juniac. A une condition toutefois, a-t-il précisé: que "les syndicats arrivent avec une vraie volonté de discuter".
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