Sanofi : les ventes résistent, notamment grâce aux vaccins
Sanofi s'est montré légèrement plus confiant pour son exercice 2017 après avoir publié lundi une nouvelle hausse de ses ventes au deuxième trimestre, résistant au déclin dans le diabète grâce aux produits de spécialités, aux vaccins et aux marchés émergents.
Le géant pharmaceutique français anticipe désormais un bénéfice net par action (BNPA) des activités "globalement stable" à taux de change constants en 2017, contre une évolution comprise entre 0 et -3% précédemment, selon un communiqué. Sur l'ensemble du premier semestre, cet indicateur financier a progressé de 2,7% à devises constantes.
Bien que mesuré, cet optimisme soutenait la performance du titre Sanofi à la Bourse de Paris: il s'appréciait de 1,86% à 83,11 euros lundi à 9H40 (7H40 GMT), faisant mieux que le CAC 40 (+0,15% à la même heure).
Le bénéfice net du groupe a toutefois reculé de 10,4% au deuxième trimestre à 1 milliard d'euros, en raison de diverses charges d'amortissement, de coûts de restructuration et d'acquisitions.
Sanofi base son indicateur BNPA sur le résultat net de ses activités poursuivies, censé mieux refléter la performance du groupe en n'intégrant pas ces éléments non récurrents.
Son chiffre d'affaires est d'ailleurs resté positif au deuxième trimestre (+6,4%, ou +0,6% à périmètre et taux de change constants), à près de 8,7 milliards d'euros, soutenu par la croissance de ses activités de médecine de spécialités (Sanofi Genzyme), les vaccins (Sanofi Pasteur) et les marchés émergents.
Sanofi Genzyme a connu une nouvelle croissance solide sur la période, de 14,3% (+14,4% à périmètre et taux de change constants), notamment grâce à ses traitements contre la sclérose en plaques. Sanofi Pasteur a progressé de 26,2% (+19,2% en organique) tandis que l'activité du groupe dans les marchés émergents a grimpé de 10,2% (+6,6% en organique), grâce notamment à la Chine.
- Dupixent démarre bien -
"La poursuite de la croissance de ces activités ainsi qu'une gestion disciplinée des dépenses nous ont permis de plus que compenser les défis de notre franchise diabète", a commenté le directeur général du groupe, Olivier Brandicourt, lors d'une audioconférence. "Dans l'ensemble, le tableau est rassurant", a-t-il ajouté.
Principale ombre au tableau, les ventes de ses traitements contre le diabète ont continué de fortement refluer au deuxième trimestre (-12,2%, ou -9,2% à périmètre et taux de change constants), principalement en raison des déboires de son ex-produit vedette Lantus. Cette insuline n'est désormais plus remboursée par les grands assureurs santé américains CVS et United Health, qui l'ont remplacée par un nouveau concurrent moins cher.
Sanofi a été rassuré par le "bon démarrage" au deuxième trimestre de son traitement contre l'eczéma sévère aux Etats-Unis, Dupixent, selon M. Brandicourt. "Nous sommes très optimistes pour le reste de l'année" concernant ce produit, a-t-il ajouté.
Ce médicament d'immunologie a déjà été prescrit à plus de 13.000 patients adultes aux Etats-Unis et a réalisé un chiffre d'affaires de 26 millions d'euros sur son premier trimestre d'activité.
Dupixent vient aussi de recevoir un avis positif en Europe en vue de son homologation dans la même indication, et Sanofi a par ailleurs lancé des études cliniques de phase III pour étendre ses indications, y compris contre l'asthme.
L'autre lancement important de Sanofi cette année, Kevzara, indiqué dans la polyarhrite rhumatoïde, a dégagé un million d'euros de chiffre d'affaires lors de son premier mois de commercialisation aux Etats-Unis. Il a été approuvé en Europe à la toute fin du deuxième trimestre.
M. Brandicourt a répété lundi que le groupe n'était "pas pressé" de mener de grandes opérations de croissance externe, après avoir échoué l'an dernier à racheter la biotech américaine Medivation et la suisse Actelion.
Sanofi est exigeant dans ce domaine, cherchant des cibles capables de créer rapidement de la valeur, dont les domaines d'activité correspondent ou sont complémentaires des siens, tout en restant "financièrement discipliné", a rappelé le directeur général.
Il vient de se renforcer dans les vaccins en rachetant mi-juillet un spécialiste américain du secteur, Protein Sciences, pour un montant pouvant aller jusqu'à 750 millions de dollars (près de 640 millions d'euros environ).
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