Bitcoin : l'Australien Craig Wright revendique la création de la monnaie controversée
Après des années de spéculation et de mystère, le véritable créateur de la monnaie numérique bitcoin a révélé ce lundi 2 son identité à la BBC, The Economist et le magazine GQ: il s'agit de l'entrepreneur australien Craig Wright.
Craig Wright a fourni des pièces connues comme étant seulement détenues par le créateur de bitcoin pour prouver qu'il en était bien l'inventeur, précise la BBC.
Lors d'une rencontre avec la BBC, il a signé numériquement des messages en utilisant des clés cryptographiques créées pendant les premiers jours du développement de cette monnaie numérique. Ces clés sont "inextricablement liées" à des lots de bitcoins connus pour avoir été créés par Satoshi Nakamoto, le pseudonyme utilisé par le créateur à l'époque, affirme la BBC. Les médias traquent depuis plusieurs années le ou les mystérieux informaticiens qui, derrière ce pseudonyme, ont conçu en 2009 le logiciel à l'origine du bitcoin.
"Ce sont les lots utilisés pour envoyer 10 bitcoins à Hal Finney en janvier (2009) lors de la première transaction en bitcoin", a déclaré Craig Wright pendant sa démonstration devant ces trois médias. Il a ajouté que Hal Finney, un cryptographe réputé, était l'un des ingénieurs qui a contribué à créer le bitcoin.
"Je suis celui qui en était principalement à l'origine mais d'autres m'ont aidé", a déclaré l'entrepreneur australien, installé à Sydney, qui a dit avoir l'intention de rendre publiques des informations qui permettront de vérifier qu'il est bien Satoshi Nakamoto.
Jon Matonis, un économiste et l'un des directeurs de la fondation Bitcoin, s'est dit convaincu: "J'ai eu l'opportunité d'examiner les données selon trois critères: cryptographique, social et technique", a-t-il dit à ces médias. "J'ai la ferme conviction que Craig Wright remplit les trois catégories", a-t-il ajouté.
Craig Wright a précisé s'être senti contraint de dévoiler son identité pour préserver ses proches qui sont poursuivis par des journalistes depuis que le magazine américain Wired et le blog Gizmodo ont avancé en décembre 2015 que l'entrepreneur australien était l'un des possibles créateurs du bitcoin.
"Je n'ai pas fait ça parce que je le voulais. Ce n'est pas mon choix", a-t-il dit, ajoutant: "je ne veux vraiment pas être l'image publique de quoi que ce soit". "Je veux travailler, continuer de faire ce qui me plait. Je ne veux pas d'argent. Je ne veux pas de gloire. Je ne veux pas d'adoration. Je veux juste qu'on me laisse tranquille", a-t-il affirmé.
Contrairement aux devises physiques telles que l'euro ou le dollar, les bitcoins ne sont régis par aucune banque centrale, mais générés par des milliers d'ordinateurs dans le monde (un processus baptisé "minage"). Désormais utilisés par des milliers de sites web et même certaines boutiques "réelles", ils peuvent être échangés contre des services (payer la course d'un taxi par exemple), des marchandises ou même d'autres devises, du moment que l'autre partie à la transaction en accepte le principe.
Instrument selon ses détracteurs de tous les trafics illégaux du fait de l'anonymat des paiements, le bitcoin est par ailleurs, dans sa forme actuelle, vulnérable au vol ou toute autre opération frauduleuse, et de nombreux pays songent à en encadrer l'usage.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.