Ryad transfère 200 millions de dollars à la Banque centrale yéménite
Le roi Salmane d'Arabie saoudite, dont le pays soutient militairement le gouvernement du Yémen, a ordonné le transfert de 200 millions de dollars à la Banque centrale de ce pays ravagé par la guerre, a indiqué mardi un communiqué officiel.
Cette "aide d'urgence" vise à "stabiliser l'économie (yéménite) et à augmenter la valeur" de la monnaie locale, le riyal, a précisé ce texte relayé par le ministère saoudien de l'Information.
La nouvelle contribution saoudienne s'ajoute à de précédents dépôts à la Banque centrale yéménite totalisant trois milliards de dollars, ont rappelé les autorités de Ryad.
Le riyal yéménite s'est quelque peu redressé mardi matin, notamment dans la capitale Sanaa où un dollar s'échangeait pour 695 riyals, contre 820 lundi, selon des habitants.
Cela n'a pas empêché des manifestations contre la cherté de la vie mardi, pour la deuxième journée consécutive, dans la grande ville de Taëz (sud-ouest) où des commerces ont été fermés et des pneus incendiés, ont rapporté des correspondants locaux.
Dans une déclaration relayée par l'agence gouvernementale Saba, le gouverneur de la Banque centrale Mohammed Zamam a accusé des banques commerciales et des changeurs de spéculer sur le riyal, provoquant ainsi sa chute.
Il a menacé de prendre des sanctions contre ces banques, passibles d'être inscrites sur une liste noire, et de considérer les actes de spéculation comme des crimes économiques susceptibles de faire l'objet de poursuites judiciaires.
L'Arabie saoudite intervient depuis mars 2015 au Yémen à la tête d'une coalition pour appuyer le gouvernement en guerre contre les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran et qui contrôlent la capitale Sanaa, ainsi que de vastes régions du nord et de l'ouest.
En 2016, le gouvernement yéménite internationalement reconnu a déplacé la Banque centrale vers Aden, grande ville du sud déclarée "capitale provisoire", et ne survit que grâce à l'aide de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.
En janvier, Ryad était déjà venu à la rescousse du gouvernement yéménite.
La Banque centrale yéménite a décidé le mois dernier d'augmenter à 27% le taux d'intérêt sur les dépôts, une mesure visant à soutenir le riyal --qui a perdu plus des deux tiers de sa valeur depuis 2015--, et de contenir l'inflation.
La chute du riyal a engendré une flambée des prix des produits alimentaires et du carburant en particulier.
Ces hausses ont suscité des mouvements de contestation sociale début septembre dans le sud du pays, qui s'étaient apaisés après une hausse de 30% des salaires décrétée par le gouvernement.
Le conflit au Yémen a fait quelque 10.000 morts et près de 56.000 blessés, et provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon l'ONU.
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