"Ceux qui tuent le plus ne sont peut-être pas ceux qu’on montre du doigt" Bertrand Scholler
Ingénieur des mines, diplômé de l’école du pétrole et de l’IEP de Paris, entrepreneur en série, Bertrand Scholler nous livre son point de vue sur la situation actuelle dans cet entretien essentiel.
On l’a vu très actif sur compte Twitter, prenant parti pour la Russie sans concession, questionnant le rôle de l’OTAN et des gouvernements. Ayant vécu aux États-Unis et en Russie, fort de ses expériences d’audit chez Arthur Andersen, de banquier d’affaires chez Lazard et de conseil en stratégie chez Bossard, la grille de lecture qu’il nous livre est fondée sur son expérience.
Nous avons réalisé avec lui un tour d’horizon complet des éléments qui l’ont amené à sortir des sentiers battus concernant la crise du Covid et plus récemment la guerre en Ukraine.
Pour comprendre les façons de procéder des puissances mondiales, il compare la Russie à un joueur d’échec, ce jeu tactique où un bon joueur doit sans cesse se dire que le joueur en face est meilleur que lui. En revanche, la Chine serait davantage comparable à un joueur de go, où l’objectif est d’étouffer son adversaire. Quant aux États-Unis, ils sont pour lui un joueur de poker, dont l’objectif n’est pas forcément d’avoir la meilleure main, mais d’avoir le plus de billet en sachant bluffer. De ce constat découle sa vision de la géopolitique mondiale actuelle.
Les Russes ne s’adaptent pas à notre manière de jouer, mais ont une certitude : notre société est malsaine à tous les niveaux. Selon lui, l’objectif de Vladimir Poutine est donc de défendre les intérêts de sa nation, comme un joueur d’échec.
Pour Bertand Scholler, les Russes sont diabolisés et n'ont « aucune envie d’envahir l’Europe ou le monde ». Il ajoute que l'invasion de l’Ukraine n'aurait qu'un but pour Vladimir Poutine : lutter contre une guerre plus sournoise, menée par le camp de l’OTAN : « Les organes du pouvoir ne sont pas dans une guerre de civilisation, mais dans une guerre concernant la manière de voir le futur de l’humanité ».
L'entrepreneur conclut ainsi : « Ceux qui tuent le plus de personnes ne sont peut-être pas ceux qu’on montre du doigt ».
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