ExpressGate : "Une presse de cour qui ne rend pas de comptes sur sa loyauté à la Charte de Munich" Idriss Aberkane
« On est vraiment en face d’un scandale, on ne peut pas dire les choses autrement. On pourrait le qualifier et on doit le qualifier d’Express Gate. » Dans ce debriefing, nous recevons Idriss Aberkane. L’essayiste et conférencier, désormais bien connu de nos lecteurs et auditeurs, rapporte avoir été interviewé et avoir débattu avec deux journalistes travaillant pour le média L’Express, M. Garcia et Mme L’Hospital, sur le thème de la déontologie, des conflits d’intérêts et des sophismes en journalisme. Un entretien que ces "journalistes" ont… censuré, décision qui entre en violation des principes de liberté et de vérité contenus dans la Charte de Munich, martèle Idriss Aberkane : « Quand l’information est exacte, vérifiée, sourcée, vous avez le devoir de la transmettre au public quelqu’en soit les conséquences pour vous-même. »
Dans ce debriefing, l’essayiste revient sur les principes du journalisme encadrés par la Charte de Munich. « C’est une charte qui protège les lanceurs d’alerte, c’est une charte qui est faite pour les Pentagone Papers (« papiers du Pentagone ») », explique Idriss Aberkane, qui rappelle que « le journaliste qui a publié les Pentagone Papers risquait des siècles de prison, parce qu’il a publié des informations qu’il savait être exactes, que le public avait le droit de connaitre, et qui aurait des répercussions sur lui ». Et d’en conclure : « Il a respecté le premier devoir de la Charte de Munich : respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ».
Voir aussi : Dix mensonges dans l'article publié par Altice - L'Express
L’occasion pour lui de contraster cette attitude avec celle des deux employés de L’Express « qui ont fait preuve de leur fragilité journalistique » en exerçant des pressions « innommables ». En bref, « l’opposé du journalisme », assène-t-il : « Je ne comprends pas que deux personnes qui se disent journalistes puissent vous empêcher de publier un entretien ». Mais, pour lui, ce n’est pas une surprise : « On ne peut que comprendre ce fonctionnement » quand on observe « les liens de l’Express avec Patrick Drahi et les liens de Patrick Drahi avec la macronie ».
Pourtant, il assure que les deux journalistes avaient été prévenus, en amont, que l’entretien serait enregistré et qu’ils se verraient poser des questions. « Je ne comprends pas qu’on puisse me poser des questions », aurait rétorqué l’un de ses deux interlocuteurs. Pourtant, « la réciprocité, c’est le fondement de la civilisation », rappelle Idriss Aberkane, qui souligne par ailleurs qu’il n’y a aucune obligation de répondre. Si poser des questions est donc un droit, ces journalistes se sont comportés non pas en journalistes mais en « policiers », proclamant être les seules habilités à pouvoir poser des questions, estime-t-il. En fin de vidéo, le directeur de la publication, Xavier Azalbert, qui conduit l’entretien, accepte de se prêter à un jeu de questions-réponses avec son invité dans l’intention de montrer qu’un journaliste peut lui aussi être interrogé.
Selon Idriss Aberkane, cette affaire traduit un problème « plus large », qui exige une solution : « Tant que nous n’aurons pas une cour de presse, nous aurons une presse de cour. Pour l’instant, nous avons une presse de cour qui ne rend pas de comptes sur son exactitude et sa loyauté vis-à-vis de la Charte de Munich », juge-t-il. Cette « cour du journalisme » ne serait pas un tribunal, mais veillerait à s’assurer du bon respect de la Charte de Munich en contraignant à l’obligation de publications d’excuses, « après revue par les tiers et par les paires en vue d’éviter un Ordre du journalisme sous influence du pouvoir ». L’essayiste rappelle que les journalistes d’aujourd’hui n’hésite plus à recourir à la diffamation - comme en témoignent les multiples attaques à l'endroit du professeur Didier Raoult - et au mensonge par omission par des techniques de troncage visant à « faire dire le contraire de ce qui a été dit ». Le contraire de la recherche de la vérité.
Contacté ce jour par nos soins, les deux journalistes de l’Express n’ont pas répondu à nos sollicitations. Les questions que nous leur posions dans le cadre d’une enquête étaient les suivantes :
Bonjour Monsieur Garcia, et Madame L’Hospital
(….)
Nous préparons actuellement un article sur vos diverses prises de positions et opinions sur le site de l'Express ainsi que le réseau social Twitter.J'aurais quelques questions à vous poser au sujet de :
1. la charte de Munich et le respect de la déontologie. Comment appliquez-vous les divers devoirs du journaliste ?2. Monsieur Garcia se présente comme journaliste scientifique. Avez-vous pratiqué la science ? Sous quelles formes ? Avez-vous des publications scientifiques ?
3. Une source proche de l'Express indique que vous avez lu plus de 100 études sur les traitements. Est-ce correct ? Et que vous avez conclu à la non-efficacité de l’hydroxychloroquine ? comment avez-vous procédé ?
4. Cette même source se demande quelle légitimité vous avez pour juger de la pertinence de ces études ?
5. Vous est-il arrivé de vous poser la question : et si je m'étais trompé ? Quelles conséquences cela aurait-il pour la publication l’Express de potentiellement faire des représentations erronées dans la durée à ses lecteurs ?
6. Quels liens avez-vous avec les actionnaires de la publication ?
7. Une source rapporte que vous avez fait pression pour qu'une interview avec Idriss Aberkane ne sorte pas. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?
Cordialement,
Il semblerait que L'Express ait définitivement basculé dans le camp de l'ex-presse.
Je viens de donner une interview à @xazalbert pour @france_soir concernant les pressions inqualifiables de @LEXPRESS prétendant m’interdir de divulguer au public un enregistrement vraie, libre et loyal.
— Idriss J. Aberkane Ph.D, Ph.D & Ph.D (@idrissaberkane) July 21, 2022
Voilà aussi la réponse de mon avocat à leur vaine intimidation. #Expressgate pic.twitter.com/lMuWOdc1w0
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