Protocole corona en Allemagne : la non transparence du gouvernement s'explique par sa crainte pour « la vie et l’intégrité physique » de ses experts !
DEBRIEFING - Philippe Debionne journaliste reporter à Berlin pour Schwabische et Nordkurier, couvre les procès autour de la levée du secret sur les protocoles Corona et a publié un article : « Protocoles secrets Corona : l'air se raréfie pour le gouvernement fédéral ».
Il explique pourquoi les degrés de liberté se réduisent pour le gouvernement fédéral allemand (demande de transparence) et un point important mis en avant par les avocats du gouvernement fédéral qui ne veut pas publier les passages occultés au motif qu’ils ont des craintes (ndlr : sur la vie et santé) pour les experts du Corona ainsi que des possibles tensions sur les relations avec la Chine.
Xavier Azalbert a relayé cette information dans un tweet traduction d’une publication du journaliste Philippe Debionne
Protocoles Corona : le gouvernement craint pour « la vie et l’intégrité physique » de ses experts
Le gouvernement🇩🇪 et ses avocats veulent empêcher que le pv du Conseil d'experts Corona soit publié dans son intégralité sans être expurgé. Accompagnés de 4 avocats, ils se sont… https://t.co/AFr6i8lzsU— Xavier Azalbert ◻ (@xazalbert) May 13, 2024
Protocoles Corona : le gouvernement craint pour « la vie et l’intégrité physique » de ses experts
Le gouvernement fédéral allemand et ses avocats veulent empêcher que les procès-verbaux du Conseil d'experts Corona soient publiés dans leur intégralité sans être expurgés. Accompagnés de 4 avocats, ils se sont présentés lundi à l'audience devant le tribunal administratif de Berlin, où un procès contre cette même publication était en cours. Le plaignant, le médecin C. Haffner, a saisi les tribunaux en demandant une transparence maximale de la part de ces derniers : tous les protocoles non expurgés, tous les noms, toutes les déclarations, toutes les évaluations et recommandations émises par le Conseil du gouvernement sous le chancelier O. Scholz. Le verdict n'a pas encore été rendu, mais il est devenu clair lors de l'audience que, "l'air se raréfie de plus en plus pour le gouvernement et son équipe d'avocats".
Plus précisément, il s’agissait de savoir comment les caviardages des passages respectifs étaient spécifiquement justifiés. Les expurgations ont été divisées en trois unités par le juge responsable.
- Protection des relations internationales : La première section est constituée des passages masqués en vue d'éventuels bouleversements de politique étrangère avec des pays comme la Chine. Il s’agit de « protéger les relations internationales », a-t-on déclaré devant le tribunal.
- Rédaction des « noms des experts et des invités » : La deuxième section a porté sur les expurgations des « noms des experts et des invités » du Conseil. On sait qui a siégé au conseil d'experts - mais pour de nombreuses déclarations, le nom de la personne qui a fait la déclaration est caviardé dans le procès-verbal. Les avocats du gouvernement fédéral soutiennent qu'il pourrait y avoir un "danger pour la vie et l'intégrité physique" de certains membres si les déclarations pouvaient être attribuées à une personne.
- Rédaction dans le cadre des vaccins : Le troisième point concernait les vaccins et les médicaments liés au Corona. Ici, la justification de la suppression indique, entre autres choses : “ Par conséquent, la divulgation d'informations sur les évaluations du Conseil d'experts Corona sur les fabricants de produits pharma, les préparations pharma et les sources d'approvisionnement peuvent entraîner des désavantages lors de l'achat futur de vaccins, par exemple en raison de suppléments de prix par les sociétés pharmaceutiques. Fabricants dont les préparations sont jugées plus efficaces par le Conseil d'experts Corona que celles d'autres fabricants pharmaceutiques.”
En résumé, sur la base d'une évaluation en cours d’audience, le tribunal a tendance à ordonner la suppression des expurgations dans le domaine des vaccins et des fabricants de produits pharmaceutiques. Pour déterminer quel membre du conseil a fait quelles déclarations, dans l'état actuel des choses, il faudra probablement interroger les personnes concernées, ce qui n'a pas encore été fait. Lundi, le tribunal a considéré que les suppressions, dont la publication pourrait affecter les relations internationales avec d'autres pays (ici l'accent était mis sur la Chine), étaient juridiquement justifiables - mais sans vouloir s'engager. Jugement dans les 14 jours.
Après que l'avocat du plaignant ait de nouveau clairement indiqué que son mandant n'était pas prêt à faire des compromis, par exemple sur la divulguation des noms, le juge a déclaré qu'il ne rendrait pas de jugement ce lundi. Il se prononcera dans les prochains jours et enverra ensuite un écrit au plaignant (dr Haffner) et au défendeur (le gouvernement) dans les 14 jours. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il sera clair quant aux zones qui pourront rester occultées. Le dr C Haffner @Aufdecker avait déjà annoncé que dans ce cas : "Je ne reculerai certainement pas. Nous voulons créer de la transparence. Si nécessaire, nous passerons à l'instance suivante".
Une question fondamentale qui se pose parmi les lecteurs de ce tweet et de France-Soir, comment peut-on invoquer une peur pour les experts du corona sans que la réciproque ait été le cas au moment des prises de décisions ? En d’autres termes, la transparence permettrait d’avoir une lisibilité complète sur ce qui s’est réellement passé – ce que demandent bien des personnes.
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