Des caméras et haut-parleurs en Occitanie pour rappeler de ramasser les crottes de chiens
Dans le monde, l’adoption des technologies de surveillance s’est accélérée pendant la pandémie de coronavirus, essentiellement pour faire respecter les restrictions et normes sanitaires. En France, la région Occitanie va encore plus loin que les caméras à reconnaissance faciale, avec de nouvelles caméras munies de haut-parleurs. Un passant pourra donc être interpellé par la caméra s’il ne respecte pas le port du masque, jette des déchets par terre, ou s’il oublie de ramasser les déjections canines !
À Lunel, des caméras haut parleurs vous surveillent
Depuis le lundi 9 mai, trois caméras sont installées dans le cœur de ville de Lunel en Occitanie afin de contrôler le civisme des citoyens. Au Centre de supervision urbain, les agents municipaux qui repèrent une infraction ou un comportement incivil depuis la caméra, peuvent directement interpeller la personne à l’aide du haut-parleur. Ils ne peuvent pas improviser, bien sûr : seul un message pré-enregistré peut être diffusé. Trois types d’infractions sont concernées par ces rappels à l'ordre à distance: le non-port du masque, le dépôt sauvage de déchets et les déjections canines.
Le maire de Lunel de Pierre Soujol a publié sur Twitter une vidéo montrant comment ce dispositif pourra s’attaquer aux déjections canines sauvages. Tout d’abord, le message rappelle que si vous ne ramassez pas les déchets de votre chien, vous pouvez recevoir une amende. Si la personne ignore l’avertissement, le centre de supervision peut envoyer une équipe de policiers municipaux pour la verbaliser.
Sur la page Facebook de Lunel, la municipalité averti : "Pour ne pas être sous le feu de la voix du haut-parleur, il suffit tout simplement de faire preuve de civisme !".
Stéphane Alibert, adjoint délégué à la sécurité (Lunel, Hérault) explique pour Francetvinfo que le dispositif est en phase de test pendant deux mois et pourrait être étendu à d'autres zones de la ville si ces mesures font preuve d’efficacité.
Pandémie et accélération de l’adoption des technologies de surveillance dans le monde
L’utilisation des technologies de surveillance s’est répandue rapidement cette année, justifiée par la pandémie de coronavirus. Des drones parlants, de caméras ultraviolettes, de la reconnaissance faciale et même les données Linky se sont retrouvées au cœur de l’actualité pour surveiller le respect des consignes sanitaires partout dans le monde. En France, dans les transports, la reconnaissance automatique du port du masque s’est aussi généralisée après une phase de test.
Pour l’association “La quadrature du net”, cette accélération de la surveillance s’explique par la stratégie du choc: “Dans le cadre d'une crise exceptionnelle comme celle que nous traversons, des moyens exceptionnels sont mis en place. Mais l'on finit par s'y habituer, alors qu'ils nous auraient semblé scandaleux et dystopiques il y a quelques années !" explique Juliette, membre de l’association.
Outre la prolifération des technologies dans l’espace public et l’infantilisation des citoyens liée à la mesure, Juliette regrette le recul des relations interpersonnelles et humaines. Ces technologies viendraient au contraire perturber le dialogue et la compréhension humaine.
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