Calais : Collomb demande un rapport après des accusations de violences policières
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé lundi avoir demandé un rapport après les accusations de l'organisation Human Rights Watch (HRW), qui affirme que la police utilise régulièrement du gaz poivre contre les migrants à Calais (Pas-de-Calais).
"Je rappelle que dans les forces de sécurité, il n'existe pas d’usage du gaz poivre", a déclaré M. Collomb lors d'une conférence de presse au ministère, consacrée à la situation à Calais.
Il a défendu le travail des forces de l'ordre, tout en reconnaissant qu'"il peut y avoir quelques dérapages individuellement".
M. Collomb a indiqué avoir demandé ce rapport à l'Inspection générale de l'administration (IGA), à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).
"Le ministère de l'Intérieur est prêt à prendre en compte tout élément pouvant faire apparaître un comportement contraire aux règles déontologiques", a-t-il affirmé.
Dans son rapport publié mercredi dernier et intitulé "C'est comme vivre en enfer", l'usage de gaz poivre contre les migrants à Calais est qualifié par HRW de "routinier".
Lundi après-midi, Christian Salomé, président de l'association l'Auberge des migrants, bien implantée à Calais, s'est félicité de cette demande.
"L’État commence enfin à s'intéresser à ce que font les forces de l'ordre. C'est très bien qu'il y ait un rapport. Personnellement, je suis convoqué par l'IGPN au sujet de plusieurs comportements disons curieux des CRS: on a fait des vidéos, on les a envoyées à l'IGPN et nous sommes quatre à venir à Lille jeudi", a dit M. Salomé à l'AFP.
Le rapport de HRW fait écho aux inquiétudes d'associations liées au durcissement de l'attitude des forces de l'ordre à l'égard des migrants revenus dans cette ville après le démantèlement en octobre 2016 du campement sauvage surnommé "la Jungle", qui avait compté des milliers de personnes.
Le ministre de l'Intérieur, qui veut éviter la réinstallation d'un campement de ce genre et qui est en même temps confronté à la situation humanitaire des "350 à 400 migrants" actuellement à Calais, a annoncé lundi la création de deux centres d'accueil dans les Hauts-de-France, à Troisvaux (Pas-de-Calais) et Bailleul (Nord).
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