Daniel Buren fait retirer une oeuvre d'art placée en face de ses colonnes (photo)
Il a fait part de sa colère face à l'atteinte à son "droit moral". L'artiste Daniel Buren a exigé auprès du ministère de la Culture le retrait d'une œuvre de "street art" placée dans la cour d'honneur du Palais Royal, au même niveau que ses fameuses "colonnes", ces cylindres rayés en noir et blanc qui ont été installés dans ce lieu en plein cœur de Paris en 1986.
C'est le média spécialisé Le Journal des arts qui dévoile l'information. Daniel Buren a relativement mal accepté de découvrir face à ses Deux plateaux (le vrai nom des "colonnes de Buren"), l'œuvre de l'artiste français Le Module de Zeer installée dans le cadre de l'événement d'art urbain A l'échelle de la ville (qui se tient jusqu'au 10 juin).
Daniel Buren a-t-il mal vécu cette concurrence qui touche même à la ressemblance? Le travail du Module de Zeer consiste en effet au recouvrement de sept colonnes de la galerie avec de la toile imprimée par des rayures (détaillées quand on les regarde de près) horizontales, les colonnes de Buren ayant, elles, des rayures verticales. Et pour cause, la nouvelle œuvre devait initier un "dialogue" avec le travail de Buren. Visiblement, ce dernier n'y était pas disposé.
(voir ci-dessous le "dialogue" entre les deux oeuvres)
L'artiste de 80 ans a donc envoyé un courrier au ministère estimant que cette nouvelle œuvre allait à l'encontre de son droit moral, n'ayant pas été prévenu de cette initiative. Et le ministère a cédé en faisant retirer l'œuvre le 18 mai dernier et en précisant: "Nous sommes le ministère de la propriété intellectuelle et artistique, donc du droit moral des auteurs et (des) créateurs (...) il y a une question d'exemplarité". Reconnaissant ainsi implicitement son erreur.
Une victoire pour Daniel Buren et son œuvre polémique depuis sont installation il y a plus de 30 ans. En 2007 déjà l'artiste avait soulevé une atteinte à son droit moral estimant que les autorités n'entretenaient pas assez son œuvre (dont la réfection a coûté plus de trois millions d'euros), ce qui constituait pour lui un "vandalisme d'Etat" .
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