Selon un documentaire britannique en préparation, John Lennon a été assassiné par la CIA
GIMME SOME TRUTH* - New York, le 8 décembre 1980, peu avant 23 heures. John Lennon et Yoko Ono regagnent leur domicile, le célèbre Dakota building, du côté de Central Park West. Les époux achèvent une session d’enregistrement au studio Record Plant afin de réaliser leur album commun Milk and Honey (A Heart Play).
Plus tôt dans la journée, Lennon a déposé un autographe sur l’album Double Fantasy, qu’un jeune homme lui tend. Le soir venu, le fan va attendre une nouvelle fois l’ex-Beatles, mais cette fois en pointant sur lui un revolver Charter Arms Undercover 38 Special, à 5 coups.
Mark David Chapman signe le meurtre de son idole. S’agit-il de se venger des frustrations d’une vie quelconque ? De satisfaire une envie de notoriété ou d’exprimer un quelconque fanatisme religieux ?
Reprendre l'enquête
David Whelan, producteur de télévision et de cinéma britannique, ne s’est jamais satisfait des diverses raisons avancées pour expliquer le geste de Chapman. Dans le but de produire un documentaire (titre annoncé : Gimme Some Truth - The Assassination of John Lennon, à paraître cette année sous la forme d'une série, date non communiquée), le Britannique reprend l’enquête, contacte plusieurs témoins directs du crime et consulte de nombreux documents relatifs à l’affaire.
Premier constat livré en avant-première au New York Post et au Daily Mail : le chanteur n’aurait pas été tué d’un tir dans le dos. Il s’agirait plutôt d’un “carton” de face, juste au-dessus de la poitrine, avec des impacts dont la précision étonne le dernier médecin-chirurgien en contact avec Lennon peu avant son dernier souffle.
Trois balles sont ressorties de l'autre côté du corps. Pourtant, la balistique indique l’usage de “balles creuses”. Whelan pointe de nombreuses incohérences au sein de la version officielle de l’enquête et apprend qu’aucun témoin direct n’a vu Chapman tirer.
Le réalisateur britannique s’engouffre dans la brèche. Il émet l’hypothèse de la présence d’un autre tireur dans l’ombre, équipé d’autres munitions, celles-ci “pleines” ou “blindées” comme le montrent des impacts de balles retrouvés sur une porte-fenêtre. Un meurtrier qui aurait utilisé le passage à l’acte de Chapman comme couverture.
Des petites voix
Avant de pointer son arme sur Lennon, ce dernier aurait entendu une "petite voix" dans sa tête. Malgré la possibilité de plaider un état psychotique, il refuse l’idée proposée par ses avocats d’une défense basée sur la folie. Cela lui assure d’être condamné à une peine de réclusion à perpétuité.
Que s’est-il passé ? Chapman déclare, d’après d’autres sources reprises par Whelan, qu’une... nouvelle "petite voix" lui aurait dit de changer de système de défense.
Concrètement, Chapman a bien entendu des voix : celles de membres du corps médical qui lui ont rendu visite dans sa cellule de Green Haven, NYC, quelque temps après son arrestation. Parmi eux, on note le docteur Milton Kline (ex-CIA), psychologue et hypnotiseur, lié au programme MK-Ultra, qui a notoirement déclaré qu’il était possible en quelques mois de “fabriquer un assassin”.
Les théories sur la capacité à “téléguider” des personnes au point de leur faire prendre des décisions irrationnelles, contre leurs propres intérêts, et même parfois perpétrer des crimes, sont nombreuses. Souvent perçues comme complotistes par le grand public, elles s’appuient cependant sur des faits historiques parfaitement circonstanciés.
MK-Ultra
Le projet MK-Ultra précité a été mené par la CIA à partir de 1953, pour une durée de vingt ans, avant d’être interrompu et révélé dans la presse quelques années plus tard, grâce à une série d’articles du journaliste d’investigation Seymour Hersh.
Les descriptions du dispositif mis en place près de quarante ans avant l’assassinat de John Lennon, font froid dans le dos. Les expériences sont clandestines, financées à prix d’or (plusieurs dizaines de millions de dollars). Parmi les collaborateurs, d’anciens nazis sont mobilisés pour pratiquer de multiples tortures : électrochocs, comas provoqués, exposition à des images et messages répétitifs, privation de sommeil, injection de drogues hallucinogènes (notamment LSD, livré par camions entiers).
On choisit diversement des cobayes, avec pour point commun leur grande fragilité ou marginalité. Ce sont des malades hospitalisés, des prisonniers, des clients de prostituées rabattus par ces dernières. Il y a aussi des enfants sans domicile fixe.
À la suite du traitement qui leur est infligé, certains individus vont bel et bien se mettre à tuer ou se suicider. Et si Chapman avait été “téléguidé”, après hypnose, afin de jouer ce rôle de couverture ? Voilà la thèse de Whelan.
Au sujet des commanditaires, capables de programmer un individu, le documentariste évoque plusieurs pistes, mais cible clairement la CIA. Pourquoi l’agence de renseignement américaine aurait-elle voulu se débarrasser de l’auteur de l’intemporel “Imagine”, qu’elle surveillait constamment ?
La réponse est dans la question : sa capacité à influencer les jeunes foules avec un message antimilitariste dérange les très hautes sphères du pouvoir. Lancer un éventuel conflit lorsqu’un chanteur au succès planétaire veut “donner une chance à la paix” et que des millions, des milliards de gens l’entendent, est malaisé.
Aujourd’hui comme hier, les faiseurs de guerre n’aiment pas la contradiction.
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