"Coup de chaud" : Jean-Pierre Darroussin en plein été meurtrier (VIDEO)
"Ce film est inspiré de faits réels et publics", prévient une phrase en début de générique: le film Coup de chaud, du réalisateur Raphaël Jacoulot, tire son scénario d'une histoire vraie, qui s'est déroulée sur plusieurs années.
Ici les faits sont concentrés sur une plus courte période, le temps d'un été, en pleine canicule. Dans un village de campagne apparemment tranquille, la vie quotidienne des habitants est perturbée par Josef, un simple d'esprit.
Fils de gens du voyage ferrailleurs sédentarisés dans le village, il a une trentaine d'années mais se comporte comme un enfant. "Il a manqué d'oxygène à la naissance", explique sa mère.
Josef fouille partout, s'introduit chez les gens, dérobe de petits objets, se mêle de ce qui ne le regarde pas, met la musique à fond sur l'autoradio de sa voiturette électrique en plein milieu de la place du village, agace tout le monde. Frustré sexuellement, il lorgne lourdement sur une jeune fille, parmi la bande d'ados qui se moquent gentiment de lui.
Vite pris en grippe par une partie des habitants, il est défendu par le vétérinaire et maire du village (Jean-Pierre Darroussin), qui essaye de faire la part des choses et d'expliquer qu'il n'est pas vraiment méchant. Mais quand, un soir d'orage, Josef est retrouvé mort dans la cour de sa maison, on se demande qui a pu le tuer…
"Le film a une structure qui s'apparente au film noir et c'est pour moi le meilleur vecteur pour traiter de la dimension politique et sociale qui m'intéressait avant tout", explique le réalisateur Raphaël Jacoulot, dont c'est le troisième film après Barrage en 2006 et Avant l'aube en 2010.
Le film est donc à la fois un drame social et un thriller, les deux aspects donnant l'occasion d'installer une atmosphère pesante. "Ce fait divers qui s'est passé dans ma région d'origine m'a interpellé", ajoute le réalisateur. "J'étais troublé que des villageois, ni pires ni meilleurs que d'autres, aient pu être, à un moment donné, soulagés par la disparition violente de l'un des leurs, qu'ils tenaient pour responsable de leurs maux. J'y voyais quelque chose qui parlait de notre monde, de notre société. Une société malade qui se cherche en permanence des coupables".
Le personnage de Jean-Pierre Darroussin est le seul qui attire la sympathie, dans cette histoire plutôt sombre. En revanche on a du mal à s'attacher au personnage de Josef, agaçant et parfois méchant, même s'il est intellectuellement attardé et victime de l'intolérance collective. Cette ambigüité est peut-être la performance la plus remarquable du film, de la part de l'acteur Karim Leklou, très crédible dans ce rôle délicat.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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