"Criminel" : drame et leçon d'humanité dans le grand Nord (VIDEO)
De grandes étendues enneigées, des forêts, un lac, la taïga dans le nord de la Russie: dans ces paysages superbes et glaciaux un drame donne lieu à une prise de conscience et à une belle leçon d'humanité dans le film russe Criminel, qui sort ce mercredi 16 sur les écrans français.
Trofim Rusanov est un garde-pêche dur et intraitable, qui traque les contrevenants et estime que "sur terre, il faut des lois, on ne peut pas vivre sans". Il a peu de respect pour les fraudeurs, qui pêchent illégalement dans le grand lac qu'il surveille, et dans sa vie privée accorde peu d'importance à sa femme, avec qui il est marié depuis 30 ans, et à sa fille qu'il voit rarement.
Un jour, alors qu'il verbalise des pêcheurs clandestins au bord du lac, ceux-ci l'assomment et s'enfuient avec son bateau. Quand il se réveille, il n'a d'autre solution que de faire le tour du lac à pied pour rentrer chez lui.
Sur le chemin, en pleine nuit, il trouve refuge dans une cabane au milieu de la forêt et tombe sur une surprise: un bébé, abandonné par sa mère, elle aussi pêcheuse clandestine, qui a fui en le voyant arriver. Le garde-pêche bourru et au coeur de pierre décide de sauver l'enfant et de l'emmener avec lui, emmitouflé, serré contre lui, dans la forêt et sous la neige, à des dizaines de kilomètres de tout lieu habité. Le début d'une aventure qui va changer ses rapports avec ses semblables et sa vision de l'humanité...
"Je pense que le film nous donne l’espoir que l’homme est capable de comprendre ce qui est juste et ce qui est mal. Qu’il peut trouver un sens à son existence ou une justification à son existence. Trouver la paix intérieure, la paix avec lui-même", explique le réalisateur russe Viktor Dement, 50 ans, ancien acteur de théâtre et de télévision, et dont c'est le premier film au cinéma après une quinzaine de téléfilms comme réalisateur.
L'acteur Aleksei Guskov, remarqué en 2009 dans le film Le concert, donne de l'épaisseur à ce personnage qui, peu à peu, s'ouvre aux autres et donc à lui-même. Mais au-delà de ses silences, de ses regards, de ses dialogues minimalistes, il a réussi une performance physique qui n'a rien à envier à celle de Leonardo DiCaprio dans The Revenant. Le film, qui offre des paysages de toute beauté, a été tourné en Finlande et près du lac Onega (second lac d'Europe par son étendue, après le lac Ladoga), dans le nord-ouest de la Russie, dans des conditions très éprouvantes.
"C’était de l’héroïsme", raconte le réalisateur. "Tout le monde, du cuisiner au producteur, a été malade. Moins 29°C était la température moyenne d’une journée de tournage. On était gelé pendant le travail. C’était vraiment une épreuve. Ajoutez à cela le fait que le personnage principal, Aleksei Guskov, avait subi moins d’un mois auparavant une opération très grave, il s’était blessé au pied. Et imaginez que, dans son rôle, il était supposé être dans la neige jusqu’à la taille. Il n’a pas bronché, il a dû marcher dans la neige, malgré la sueur et la douleur. (...) J’admire vraiment son courage. Il faut que je dise aux spectateurs qui verront ce film qu’il a tout tourné lui-même, sans aucune faveur de ma part. Il était lui-même bouleversé par l’histoire, il aimait l’idée, le script, donc je n’ai pas eu à le persuader qu’il devait surmonter les difficultés de la pénibilité physique, de l’eau glacée et de la neige. Il a fait tout lui-même, sans cascadeur. C’est aussi l’une de nos fiertés".
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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