"Le grand partage" : il y en aura pour tout le monde (VIDEO)
C'est un hiver rude, très froid, bien loin de celui que l'on vit actuellement. Il neige sur Paris, les températures sont glaciales, et face aux manifestations en faveur des SDF et des mal-logés, le gouvernement publie un décret obligeant les citoyens français les mieux logés à accueillir chez eux pendant la vague de froid leurs concitoyens en situation précaire.
Sur cette idée originale, la réalisatrice Alexandra Leclère a imaginé, dans son film Le grand partage (ce mercredi 23 sur les écrans), les réactions de plusieurs occupants d'un immeuble chic de la capitale. Solidaires, eux? Oui, mais pas trop.
Le film bénéficie d'une belle distribution. Valérie Bonneton et Michel Vuillermoz jouent un couple d'intellos bobos de gauche, Karin Viard et Didier Bourdon sont de riches bourgeois plutôt de droite, Anémone et Jackie Berroyer interprètent des retraités pingres et renfermés sur eux-mêmes. Il y a aussi Patrick Chesnais, en vieil homosexuel solitaire, et Josiane Balasko, la concierge acariâtre aux idées d'extrême droite.
Chacun va réagir différemment à l'obligation d'accueillir chez soi des SDF. Et si les premières réactions apparaissent évidentes, chacun va plus ou moins évoluer...
C'est le quatrième film d'Alexandra Leclère, après Les soeurs fâchées en 2004 (avec Isabelle Huppert et Catherine Frot), Le prix à payer en 2007 (avec Christian Clavier, Nathalie Baye, Gérard Lanvin et Géraldine Pailhas), et Maman en 2012 (avec Josiane Balasko, Mathilde Seigner et Marina Foïs). La réalisatrice a volontairement grossi le trait dans la description de ses personnages, tout en essayant de leur trouver des qualités et des raisons de s'attacher à eux. "J’y tenais absolument. Un personnage ne doit jamais être monolithique, ou bien cela devient vite très ennuyeux. Il faut pouvoir regarder la vie comme les gens sous différents angles", explique-t-elle. "J’aimerais que Le grand partage soit perçu comme je l’ai conçu, une pure comédie qui fait craquer quelques vertèbres au passage".
En cette période de fêtes où l'idée de solidarité repointe timidement son nez, et avec l'arrivée récente de migrants dans les pays européens, le film n'est pas inutile pour susciter la réflexion chez le spectateur. Le problème est que la caricature de ces nantis est souvent très lourde, et les efforts pour en sortir absolument pas crédibles.
Il y en a pour tout le monde, la gauche, la droite, l'extrême gauche, l'extrême droite, les écolos, mais l'humour des dialogues tombe souvent à plat devant le manque de légèreté de la satire des personnages. On sourit de temps à autre, porté par la caricature, mais on se demande parfois ce que les acteurs sont venus faire dans ces scènes où ils traînent de si lourds sabots.
"Si chacun d'entre nous fait un petit peu de n'importe quoi, ça peut faire beaucoup de formidable", dit à un moment Michel Vuillermoz, qui interprète un écrivain. La première partie de sa phrase s'applique tout à fait au film, mais la seconde pas du tout.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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