Depuis le 21 juillet, le pass sanitaire est nécessaire pour accéder aux lieux de loisirs et de culture réunissant au moins 50 personnes. Sont notamment concernés les cinémas, théâtres, salles de concerts, de sport, piscines, chapiteaux, salles de jeux, parcs d’attractions, expositions, foires ou salons.
Une mesure hâtive qui a laissé les gérants de ces espaces culturels dans un certain embarras, puisque seulement deux jours se sont écoulés entre les annonces d'Emmanuel Macron et l'application de ces mesures dans leurs établissements. Deux jours pour élaborer une nouvelle organisation c'est peu, surtout lorsque les règles du jeu changent régulièrement. Pour les cinémas, après avoir annoncé que la jauge de 50 personnes concernait
le nombre de places disponibles dans la salle, et pas le nombre de places effectivement occupées, la Direction générale de la santé a rétropédalé et a annoncé que c'était bien le nombre de personnes présentes qui comptait. Ainsi, partout en France, des salles de cinémas ont envisagé de limiter le nombre de personnes par salle à 49 personnes, afin de contourner le dispositif et d'éviter aux spectateurs de devoir présenter un laissez-passer sanitaire.
Contourner ces nouvelles mesures en imposant une jauge réduite est pour certains patrons d'abord une question d’éthique, mais face à la désertion des salles, c’est aussi devenu une question de survie. Dès le premier jour, le mercredi 21 juillet 2021, les cinémas ont perdu
70% de leur public par rapport à la semaine précédente. En cumulant les cinq derniers jours, cette baisse de fréquentation a atteint 45% et ce, même pour les films qui avaient très bien démarré : Fast & Furious 9
a fait un million d’entrées en l’espace de sept jours, et mercredi, le blockbuster américain perdait brusquement 90% de son audience.
Il est trop tôt pour savoir si cette chute brutale de la fréquentation est liée à un boycott massif du passe sanitaire ou si certains attendent simplement d’avoir leurs deux doses de vaccins pour aller au cinéma. En tout cas, la question se pose et va continuer de se poser, car si le taux de fréquentation continue ainsi, le secteur pourrait se trouver en grande difficulté.
Les membres de La Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF), qui regroupe les principaux distributeurs français — Gaumont, Universal pictures, Studiocanal, ont demandé, dans
un communiqué, une intervention de l'État pour soutenir économiquement la filière ainsi que la mise en place d’un plan clair pour aider à la « survie » du secteur. Ils pointent du doigt une « communication gouvernementale confuse » qui porte le "coup de grâce pour une profession qui avait déjà été très durement éprouvé, et qui se sent aujourd’hui sacrifié".
Pour certains dirigeants de cinéma, comme Michèle Halberstadt, dirigeante de la société ARP Sélection, ce pass sanitaire est « aberrant » et n’est pas réellement justifié : « Le masque suffit pour aller au cinéma : les gens ne se parlent pas, ils sont face à l'écran, ils ne risquent pas de se contaminer » a-t-elle confié à
Franceinfo. D'autant que le port du masque reste obligatoire dans la plupart des multiplexes durant la totalité de la séance et des déplacements, et ce, malgré le passe sanitaire.
Si on veut tuer le cinéma, on peut s'y prendre comme cela. Si on veut le sauver, voici
une liste des cinémas qui instaurent une jauge de 49 personnes et ne demandent pas de pass sanitaire. Ce tweet fournit également une liste non-exhaustive des cinémas appliquant ce dispositf :