"Une famille à louer" : Benoît Poelvoorde-Virginie Efira, vrai-faux couple (VIDEO)
Un homme riche et misanthrope qui ne connaît pas la vie de famille croise la route d’une mère célibataire en difficulté financière et lui propose de lui rembourser ses dettes à condition qu’elle le prenne "en stage" dans sa famille: c'est l'idée de départ, originale, du dernier film du réalisateur Jean-Pierre Améris, Une famille à louer.
Celui-ci retrouve pour le rôle principal Benoît Poelvoorde, qu'il avait dirigé en 2010 dans le plus connu de ses films, Les émotifs anonymes, jolie histoire avec Isabelle Carré. Ici la partenaire de l'acteur est Virginie Efira, une nouvelle fois épatante.
Paul-André, la quarantaine, est un homme timide et introverti, vieux garçon un peu sombre, dépressif et maniaque. Riche (il a fait fortune dans les logiciels) mais seul, il s'ennuie profondément dans sa grande maison à l'écart de la ville, et finit par conclure que ce dont il a besoin, c'est d'"essayer une famille".
En regardant un fait divers à la télévision, il tombe sur Violette, jeune quadragénaire pleine d'énergie mais endettée, menacée d'être expulsée et de perdre la garde de ses deux enfants, âgés de 10 et 16 ans, qu'elle élève seule car nés de pères différents –deux coups de foudre disparus de la circulation.
Paul-André lui propose alors un contrat pour "louer" sa famille contre le rachat de ses dettes: un CDD de trois mois. Il vient vivre chez Violette, qui le présente à ses enfants comme son nouvel amoureux. Mais le contrat est en tout bien tout honneur: ils ne couchent pas ensemble, ils font semblant d'être en couple. Le plus dur pour Paul-André va être de se faire accepter par les deux ados...
"C’est mon dixième film et ma deuxième comédie. C’est par la comédie que je parviens à parler de moi le plus directement", explique Jean-Pierre Améris, 54 ans, qui a découvert récemment, dans la vie privée, les joies de la famille. "Les émotifs anonymes était très autobiographique et c’est à nouveau le cas d'Une famille à louer, qui pourrait être sous-titré Un émotif en famille!"
Il dit avoir trouvé pour ce rôle l'acteur idéal: "J’aime beaucoup Benoît Poelvoorde et même plus que ça. C’est un peu mon alter ego", racontait-il récemment dans une interview au site Mlactu. "On a beaucoup de points communs et c’est d’ailleurs ce qui lui a plu dans Une famille à louer. On avait en commun, par exemple, d’arriver à la cinquantaine sans enfant, c’est tout de même une petite mélancolie. Même si lui le dit +Je ne crois pas beaucoup à la famille+, parfois elle me manque. Donc on est tiraillé entre l’envie de se lier et le fait d’être des garçons un peu sombres et qui ont tendance à se replier sur eux-mêmes".
Benoît Poelvoorde, 50 ans, colle en effet parfaitement au personnage, qui fait parfois peine à voir, tristounet, dépressif, pessimiste, attirant très lentement la sympathie et donnant au film des moments de nostalgie assez noirs -un rôle dans lequel on l'a souvent vu.
Mais le contrepied de ce côté sombre du film est donné par la piquante Virginie Efira, actrice très crédible dans un rôle qui l'est beaucoup moins, et qui se fabrique peu à peu une belle carrière à coups de personnages lumineux dans des films comme 20 ans d'écart ou récemment Caprice. Son charme et son dynamisme font basculer l'histoire et le film du bon côté: un film un peu bancal, doux-amer, avec un petit côté social, inégal mais parsemé de très jolis moments -comme cette formidable scène entre les deux acteurs dans un kiosque à musique désaffecté en pleine forêt.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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