Inauguration de la "Cité internationale de la langue française" à Villers-Cotterêts

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France-Soir, avec AFP
Publié le 30 octobre 2023 - 19:00
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AFP/Archives - Ludovic MARIN
Le président Emmanuel Macron sur le perron de l'Elysée, le 16 février 2023 à Paris.
AFP/Archives - Ludovic MARIN

"J'ai attendu ce moment longtemps", a partagé Emmanuel Macron ce lundi 30 octobre, lors de l'inauguration de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts. Historiquement lié à la langue de Molière, le château rénové "sera le cœur battant de la francophonie".

L'objectif est clair : "multiplier les traductions" et "les rendre accessibles" pour chasser l'obscurantisme des pays francophones et faire de la langue française un "ciment" contre les divisions.

"La traduction du français dans des langues étrangères devient dans beaucoup d'endroits une forme de combat politique", a déclaré le chef de l'État. Il a notamment pris pour exemple "le continent africain", où l'on accèderait "quasiment pour rien à des livres qui véhiculent l'obscurantisme, qui disent des mensonges sur telle ou telle religion et qui préparent le pire". Soit dit en passant, aujourd'hui, le plus grand pays francophone n'est plus la France, mais la République démocratique du Congo et ses 100 millions d'habitants.

Plus loin que dans son pays, la langue française doit "bâtir l'unité de la nation", car c'est "une langue de liberté et d'universalisme". "À un moment où les divisions reviennent, les haines ressurgissent, où on voudrait renvoyer les communautés dos à dos, les religions, les origines, la langue française est un ciment", a lancé Emmanuel Macron.

C'est le château de Villers-Cotterêts, ville de 10.000 habitants du nord de la France, qui a été rénové pour devenir "château de la francophonie". En 1539, le roi de France François Iᵉʳ y avait signé l'ordonnance imposant l'usage du français dans la rédaction des textes juridiques. En 2024 s'y déroulera le sommet de la Francophonie, auquel seront conviés les dirigeants de 88 États.

La Cité honorera "particulièrement" des "figures essentielles" de la langue française, selon Emmanuel Macron : professeurs, écrivains et créateurs, comédiens, bibliothécaires et traducteurs, "qui transmettent et font vivre le français dans cette pulsation constante".

Sur le site Internet de l'établissement, qui ouvrira officiellement ses portes le 1ᵉʳ novembre prochain, on peut lire que "le parcours de visite permanent [...] est constitué de quinze salles réparties en trois sections, et d’une salle d’introduction sur le château et son territoire". Modernité oblige, l'interactivité et l'immersion se veulent au rendez-vous un peu partout.

Par ailleurs, le château deviendra aussi salle de spectacle et accueillera diverses représentations : danses, théâtre, concert immersif, seul en scène... Enfin, il réservera "douze ateliers de 15 à 110 m² [...] pour accueillir en résidence des artistes de toutes disciplines, des écrivains, des chercheurs, des entrepreneurs et des pédagogues qui mènent une réflexion ou un projet en lien avec la langue française". "Pensée comme un laboratoire de la francophonie, la Cité porte l’ambition d’être à l’avant-poste des enjeux prospectifs liés à la langue française", explique le site Internet.

Avec tout ça, reste à savoir quelle version de la langue française sera réellement mise en avant par le projet, sachant qu'elle évolue (parfois trop) vite. Si Emmanuel Macron s'est récemment prononcé contre l'écriture inclusive, par exemple, tout le monde n'est pas convaincu par la sincérité de son amour pour le français. Sur Twitter, le député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan soulignant les déboires du président en matière de linguistique : "usage de l'anglais à chacun de ses déplacements à l'étranger ; ambiguïté sur l'écriture inclusive ; «start-up nation», «Choose France», «french tech», «Health Data Hub», «french Impact» ; mépris de la loi Toubon"...

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