Attention, certaines cartes mentent à propos du Coronavirus
Pour suivre la propagation du Coronavirus au cours des dernières semaines, des cartes ont été utilisées pour visualiser l'épidémie. Mais, attention, selon la plateforme de vérification First Draft News, les cartes diffusées sur internet sont de plus en plus trompeuses, car déformées, parfois sciemment, ou mal interprétées.
Au début de l’épidémie de Coronavirus, certains sites internet se prétendant scientifiques ou d'information ont diffusé une carte réalisée par le WorldPop Project de l'Université de Southampton au Royaume-Uni. Cette étude, qui n'a pas été évaluée par des pairs, estimait le nombre de personnes qui avait quitté Wuhan avant le verrouillage de la région. L'étude était accompagnée en fait d’une carte montrant le trafic aérien mondial et les voyages depuis et vers Wuhan pour l'ensemble de 2011.
La carte trompeuse de la propagation du Coronavirus
L'image tentait de démontrer la manière dont le virus se propageait, au gré des voyages des gens de habitants de Wuhan, et d’autres ont même affirmé que la carte montrait comment le virus s’était déjà propagé! Un interprétation pour le moins aventureuse.
Cette carte a rapidement été supprimée et remplacée par une autre.
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Les feux de brousse en Australie: des cartes trompeuses avec plus de 3 millions de likes
Mais ce n'était pas la première fois que des cartes prétendant montrer de manière rationnelle une situation sont détournées. Lors de la crise des feux de brousse en Australie, des stars comme Selena Gomez, Pink, Nicole Kidman ou Rihanna avaient posté une photo du pays mettant en évidence les zones touchées par le feu. Il s’agissait en fait d’une représentation très trompeuse car elle ressemblait à une photo satellite, qui évoquait donc une prise de vue en temps réel des feux en cours. Mais la réalité était tout autre.
Vue d'artiste!
En réalité, la carte était une représentation en 3D des feux cumulés (passés et en cours). Anthony Hearsey, photographe et artiste australien (!), l’a créée à partir de données du système de surveillance des incendies (le FIRMS) de la NASA et a utilisé les données du 5 décembre au 5 janvier. Il a dû s’exprimer sur Twitter pour demander aux gens d'arrêter de partager sa carte: «Toutes ces zones ne sont pas toutes encore en train de brûler», souligne-t-il. Bravo l'artiste pour ce mea culpa!
Le gouvernement à l'amende aussi
Une autre carte, du gouvernement australien occidental, montrait les sources de chaleur, mais pas nécessairement les incendies, et utilisait malheureusement des icônes de flammes plus ou moins grandes, ce qui favorisait la confusion. Une bazar bien relayé par des réseaux sociaux pas toujours mal intentionnés mais pas assez regardant sur leurs sources d'information.
Comment bien interprêter une carte ou ne pas se faire tomper?
Pour ne plus tomber dans l’erreur en regardant une carte, le site Firstdraftnews propose 5 réflexes:
1. Lire attentivement le titre, la légende, la description, et les autres informations
2. Se renseigner sur l’auteur de la carte, pourquoi il l’a réalisée et voir si elle n’a pas été déjà publiée auparavant
3. Si la carte illustre des données, voir d'où proviennent les données et voir si la source des données est fiable
4. Vérifier que régions représentées ont des proportions réelles, et non une échelle déformée
5. Concernant le design de la carte: existe t-il des éléments qui posent des problèmes de compréhension? Les symboles, couleurs , etc.?
Et puis, bien vérifier la qualité du site sur laquelle vous vous informez.
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