Pierre-Emmanuel Barré quitte France Inter pour un sketch pro-abstention refusé
L'humoriste Pierre-Emmanuel Barré, s'estimant censuré par France Inter pour un sketch en faveur de l'abstention le 7 mai qui a été refusé, a déclaré au Parisien qu'il avait décidé de quitter l'antenne.
Il a diffusé ce mercredi sur Facebook la vidéo de ce sketch, où il abreuve d'injures les deux candidats et explique qu'il ne votera pour aucun des deux. La vidéo a été vue 2,2 millions de fois mercredi.
Joint par Le Parisien, l'humoriste, connu pour ses sketch très crus et très marqués à gauche, a indiqué qu'il quittait l'émission de Nagui "La Bande Originale" où il intervient le mercredi avec un sketch hebdomadaire.
"Quand on me demande de ne pas faire une chronique, je démissionne. Je n’aime pas être censuré. Là, trente minutes avant ma chronique, ils n’étaient pas d’accord avec l’idée générale. Pourtant, j’ai fait bien pire. Mais tout le monde est tendu en ce moment", a-t-il déclaré.
Interrogé par Le Parisien, Nagui, animateur et producteur de l'émission, a donné une autre version. "Sur le coup, je lui ai simplement dit qu’il n’était pas clair sur l’abstention. Qu’il casse Macron ou Le Pen, ok. Mais qu’il encourage l’abstention, c’est faire le jeu du FN. C’est ma responsabilité de producteur. Mais il a préféré ne pas venir à l’antenne. Après l’émission, je lui ai finalement proposé de faire sa chronique demain (jeudi) sans changer une ligne. Et moi, j’aurais ajouté un mot pour dire d’aller voter. Au lieu de ça, il a préféré le faire sur Internet. Libre à lui".
"Ce n’est pas de la censure, surtout par rapport à la vraie censure qui risque d’arriver si Le Pen passe", a ajouté Nagui. "Je suis sidéré qu’on banalise le fait que le FN soit au premier tour, qu’il n’y ait pas eu de manif. L’avenir de nos enfants se joue à très peu de choses. Alors, vraiment, encourager l’abstention, ça me paraît irresponsable", a ajouté Nagui toujours cité par Le Parisien.
"Nagui a été interloqué par la chronique car il a trop longtemps été victime du racisme ! Mais, chez nous, les chroniqueurs ont une liberté absolue", a assuré Laurence Bloch, la directrice de France Inter, également au Parisien.
"C’est regrettable et dommage de démissionner dans la presse… J’espère pouvoir lui parler demain (jeudi)", a-t-elle ajouté.
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