"Quotidien" : un conseiller proche de Macron assume avoir traité Yann Barthès de "gros connard" après une question jugée gênante (vidéo)
Les médias commencent à s'inquiéter de la chape de plomb que veut visiblement faire peser Emmanuel Macron et son entourage sur la question des relations avec les médias. Et la publication jeudi 18 dans M le magazine du Monde d'une étrange anecdote n'est pas faite pour rassurer la presse sur ce que pense l'entourage du nouveau président des médias.
Selon le magazine en effet, Sylvain Fort, le directeur de la communication de l'Elysée, aurait contacté le soir du premier tour (qui a vu Emmanuel Macron terminer en tête) Yann Barthès, le présentateur de l'émission Quotidien sur TMC, pour l'insulter ouvertement, le traitant de "gros connard" et de "débile profond". Or, Sylvain Fort a tenu à répondre aux journalistes de M le magazine du Monde pour rétablir sa vérité: il n'a pas utilisé le terme de "débile profond". Mais "gros connard" oui, et il l'assume. Ambiance.
Les faits remontent donc à ce soir du 23 avril. Emmanuel Macron arrive en tête et la dynamique lui est très favorable. L'Elysée semble tout proche (il l'emportera d'ailleurs avec 66,10% des voix au second tour, deux semaines plus tard) et il décide donc d'aller fêter ce succès dans un restaurant parisien, La Rotonde. Un choix qui apparaît comme un couac de communication. En effet, si on est loin du Fouquet's de Nicolas Sarkozy en 2007 côté standing, La Rotonde est loin d'être un établissement "populaire", et l'image donnée est celle d'un candidat fêtant déjà la victoire, alors qu'il restait deux semaines de campagne pour l'entre-deux-tours.
Un journaliste de Quotidien arrivera à atteindre le candidat et futur président lors de cette soirée en lui demandant en tendant le micro si cette soirée à la Rotonde n'était pas un peu le Fouquet's d'Emmanuel Macron. Celui-ci démentira, mais ne cachera pas son agacement avec un sourire crispé.
C'est suite à cette question jugée sans doute trop impertinente que le téléphone de Yann Barthès sonnera.
M le magazine du Monde raconte également une autre scène surréaliste, celle d'un coup de fil de l'entourage d'Emmanuel Macron à Michel Field le directeur de l'information de France Télévisions, qui se fait également tancer. Sa faute? Que France 2 diffuse le discours de Mélenchon au lieu de se consacrer exclusivement à la victoire d'Emmanuel Macron.
L’Élysée est déjà impliqué, ce vendredi 19, dans une tentative d'apaisement des tensions avec la presse qui, quelques jours seulement après l'investiture d'Emmanuel Macron, s'est alarmée des tentatives de la présidence de choisir les journalistes couvrant les déplacements du nouveau chef de l’État, et notamment celui au Mali. "Les journalistes qui se sont inquiétés peuvent se rassurer: l’Élysée n’entend pas faire le travail des rédactions", a voulu promis le palais présidentiel dans un courrier adressé à Reporters sans frontières (RSF).
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