Télématin conserve son audience malgré un cauchemar en cuisine

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France-Soir
Publié le 17 octobre 2019 - 19:10
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Laurent Bignolas
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MIGUEL MEDINA / AFP
Présentateur de Télématin depuis 2017, Laurent Bignolas n'échappe pas aux reproches
MIGUEL MEDINA / AFP
En pleine tourmente, l’émission de France 2 bénéficie d’audiences stables et reste leader sur la tranche matinale. La restructuration économique de Télématin est à l’origine des remous. 
 
 
26 % de part d’audience, en moyenne depuis septembre : Télématin conserve le leadership, malgré la crise au sein de l’équipe de l’émission historique de France 2. L’audience peut être de temps à autre secouée par BFM, le challenger, en fonction de l’actualité et de l’invité politique de Jean-Jacques Bourdin. Mais pas de quoi faire trembler Télématin !
 
Des départs et des révélations
 
Pourtant, à l’aube de sa 34e saison, l’émission présentée depuis 2017 par Laurent Bignolas fait face à une vague de départs et de polémiques en tous genres. Coups d’éclat et révélations se succèdent et s’étalent dans les médias. Sur la quarantaine de personnes qui intervenait jusqu’à présent dans l’émission, onze ont d’ores et déjà disparu de l’antenne. Et parmi eux des chroniqueurs historiques, à l’image de Sarah Doraghi, Henri-Jean Servat, Anissa Arfaoui, Jean-Philippe Viaud et Brigitte-Fanny Cohen.
 
Le départ de nombreux journalistes et chroniqueurs délie les langues sur les conditions de travail au sein de l’équipe de Télématin, entre révélations sur des brimades et précarité des contrats. Le dernier rebondissement met ainsi en scène Isabelle Chalençon, qui occupa durant 22 ans le poste de journaliste Mode et Beauté, et Elise Lucet, aux manettes des magazines Envoyé Spécial et Cash Investigation, la première reprochant à la seconde une réaction méprisante lorsqu’elle lui a demandé d’enquêter sur les conditions de travail au sein de Télématin. 
 
Quant au présentateur Laurent Bignolas, il est loin d’être épargné par les critiques, certains lui reprochant, entre autres, de n’avoir rien fait pour défendre ses troupes – il est représentant du personnel. L’intéressé s’est donc expliqué dans une interview au magazine Télé Loisirs, rappelant : « Je suis arrivé dans une équipe où on ne voulait pas de moi ».
 
 
Sur fond de restructuration économique
 
Au-delà des petites phrases, des reproches et – il faut bien le dire – des coups de gueule, le fond du problème se situe au niveau des solutions proposées (ou pas) dans le cadre de la restructuration économique de Télématin. Un audit interne au groupe France Télévisions a révélé que l’émission  coûtait 30 millions d’euros par an, selon les chiffres publiés par Les Echos. Avec 34 millions d’euros de recettes publicitaires, Télématin restait cependant bénéficiaire. Il n’empêche que l’audit préconise une diminution de 10 % du budget, dans le cadre plus général des économies demandées par l’État au groupe France Télévisions. 
 
Le document mettait également en exergue l’organisation autour de la centaine de collaborateurs, datant… des années 80 ! Recours fréquents à des prestataires extérieurs, statut en CDD des  journalistes et chroniqueurs, accumulation de piges sur une même journée, etc., ont constitué autant de signaux d’alerte pour la direction. 
 
Et c’est bien un changement de statut proposé par la nouvelle production, France Télévisions Studios, qui est à l’origine de la vague de départs. Les chroniqueurs et les journalistes se seraient ainsi vus proposer un CDI à temps partiel ne prenant pas en compte leur ancienneté et incluant notamment une baisse de revenus de 20 à 40% par rapport aux CDD signés jusqu’à alors et une affectation aléatoire au sein du groupe France Télévisions. L’offre a été envoyée par courrier, avec un délai de 15 jours pour répondre et une mention « à prendre ou à laisser ».
 
Et beaucoup ont laissé ! Si certains membres de l’équipe sont partis sans faire de bruit, d’autres ont d’ores et déjà saisi les Prudhommes et d’autres encore – parfois les mêmes – multiplient les révélations. 

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