Kenya : les appels à la paix se multiplient à la veille de la présidentielle

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Par AFP
Publié le 07 août 2017 - 20:41
Mis à jour le 08 août 2017 - 01:40
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Préparatifs à l'élection présidentielle à Kagio, au Kenya, le 7 août 2017
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© SIMON MAINA / AFP
Préparatifs à l'élection présidentielle à Kagio, au Kenya, le 7 août 2017
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L'ex-président américain Barack Obama, l'Union africaine, le président kényan Uhuru Kenyatta, des experts de l'ONU: les appels à la paix se sont multipliés lundi, à la veille d'une élection présidentielle kényane s'annonçant tendue et serrée, marquée par une campagne acrimonieuse.

Quelque 19,6 millions de Kényans se rendent aux urnes mardi pour élire leur président, gouverneurs, députés, sénateurs, élus locaux et représentantes des femmes à l'assemblée, 10 ans après les pires violences électorales de l'histoire du pays (1.100 morts).

Uhuru Kenyatta, qui brigue un second mandat face au chef de l'opposition Raila Odinga, s'est adressé à la nation lundi soir dans un message télévisé, alors que les derniers jours de campagne ont été assombris par l'assassinat d'un responsable informatique de la commission électorale et de nouvelles accusations de fraude de la part de l'opposition.

Il a appelé les Kényans à se déplacer en grand nombre mardi pour voter. "Mais je vous en prie, lorsque nous le ferons, faisons-le en paix", a-t-il déclaré. "Après avoir voté, s'il vous plaît, rentrez chez vous. Retournez auprès de vos voisins. Peu importe d'où il ou elle vient, sa tribu, sa couleur ou sa religion, votre voisin est votre frère".

Son principal adversaire Raila Odinga, déjà trois fois candidat malheureux, a aussi appelé les électeurs à se présenter en nombre et a félicité M. Kenyatta pour "une campagne juste qui l'a emmené aux quatre coins du pays".

S'adressant à la presse, M. Odinga a aussi assuré que le déploiement de plus de 150.000 membres des forces de sécurité avait pour but d'intimider les électeurs. "Que le plus fort gagne", a-t-il conclu.

Car l'élection présidentielle a donné lieu à une campagne agressive où les invectives l'ont souvent emporté sur les propositions.

L'ancien président américain Barack Obama, dont le père est né au Kenya, a d'ailleurs appelé "tous les Kényans à s'engager pour des élections pacifiques et crédibles", et les dirigeants "à rejeter la violence et à respecter la volonté du peuple".

Soulignant dans un communiqué que les Kényans connaissent mieux que personne "les souffrances inutiles" endurées lors de la violente rise de 2007, M. Obama a appelé ces derniers à construire sur les avancées de ces dernières années "plutôt que de les mettre en danger".

L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, qui dirige la mission d'observation des élections envoyée par l'Union africaine, l'ancien secrétaire d'Etat américain John Kerry, à la tête de la mission d'observation du Carter Center, des représentants du parlement européen, et l'organisation régionale Igad, notamment, ont eux aussi appelé à la paix.

M. Kerry a par ailleurs salué le travail de la justice kényane ces derniers mois afin de résoudre certains différends liés aux élections, preuve selon lui qu'elle sera à même de traiter d'éventuelles plaintes après le scrutin.

Trois rapporteurs spéciaux de l'ONU, sur le droit de réunion pacifique et d'association, sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, et sur les exécutions extrajudiciaires, ont eux salué les progrès réalisés depuis 2007 pour "renforcer la démocratie".

"Cependant, à la lumière de récents incidents de violence politique, de la montée des discours de haine et des tensions, nous insistons sur l'importance de l'engagement des personnes impliquées à se comporter de manière pacifique pendant et après les élections", ont-ils dit dans un communiqué depuis Genève.

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