A la Fête de l'Huma, faux magistrats et vrais élus contre la loi Travail

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Par AFP
Publié le 16 septembre 2017 - 23:48
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A la Fête de l'Humanité, le 16 septembre 2017 à La Courneuve
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© ALAIN JOCARD / AFP
A la Fête de l'Humanité, le 16 septembre 2017 à La Courneuve
© ALAIN JOCARD / AFP

A la Fête de l'Huma, élus et militants communistes ont soigné la mise en scène pour s'opposer aux ordonnances réformant le code du Travail, avec le renfort de députés Insoumis et socialistes pour une fois unis.

"Jean Profite, directeur exécutif du Medef", annonce une femme déguisée en présidente de tribunal, alors que l'assistance se rassoit. Sous les rires, un faux cadre du syndicat patronal vient défendre en tant qu'"accusé" le plafonnement des indemnités de licenciement, dans un pastiche de "procès aux ordonnances", utilisées par le gouvernement pour réformer le code du travail.

Dans le camp de l'accusation, Jérôme Pimot, coursier de Deliveroo ou Nicole Coger, représentante des salariés de Tati, côtoient des politiques comme la sénatrice PCF Annie David ou l'ancien secrétaire général de la CGT Bernard Thibault.

Tour à tour, ils opposent aux accusés leur vision du Travail. Ces derniers reprennent, sans nécessairement caricaturer, les propositions des soutiens à la réforme.

Après plus d'une heure de procès, marqué par un cours d'histoire sur le code du Travail du socialiste Gérard Filoche, les blagues grinçantes de l’humoriste Didier Porte, et les conclusions des vraies avocates Savine Bernard et Judith Krivine, les ordonnances sont sans surprise déclarées "coupables", sous les vivas d'un public revigoré.

- PCF, LFI et PS réunis sur scène -

Les magistrats d'un jour laissent place aux élus. Les députés PCF Elsa Faucillon, Sébastien Jumel et Pierre Dharréville, leurs homologues LFI Caroline Fiat, Adrien Quatennens et Alexis Corbière, et le socialiste Boris Vallaud, motivent tour à tour la foule et appellent à l'unité. Cette journée a pourtant été marquée par les critiques du secrétaire national Pierre Laurent contre Jean-Luc Mélenchon, suscitant l'agacement des députés LFI.

M. Vallaud, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous François Hollande, fustige le contenu "déséquilibré" d'une "réforme de fainéants", Pierre Dharréville appelle ensuite les militants à "démultiplier les débats et les initiatives dans tout le pays", jugeant la manifestation du 12 septembre à l'appel de la CGT "extrêmement prometteuse".

Si les interventions des députés LFI sont vivement applaudies par le public, la question de l'union reste cependant sensible. Interrogé sur la nécessité "d'élargir" la manifestation du 23 septembre à l'appel de son parti, Alexis Corbière est légèrement chahuté lorsqu'il tente un trait d'humour en demandant s'il s'agit "d'élargir les trottoirs". "T'as très bien compris la question Alexis", lui lance un militant communiste.

"Si certains ne viennent pas en étant totalement d'accord la chose, uniquement parce qu'il n'y a pas eu de rendez-vous d'organisation c'est un peu bizarre", plaide le député, en profitant pour "salue(r)" l'action de Philippe Martinez et la venue de Benoît Hamon le 23, puis pour assurer que la manifestation sera ouverte à "tout le monde".

"Ce serait très mal compris par les gens qu'il y ait des clashs publics, il faut être dans l'action. C'était une bonne séquence", salue Edouard, militant LFI de 58 ans et "fils de communiste".

"Ce sont des gens qui défendent les mêmes idées", assure à ses côtés Virgile, 23 ans. "C'est une bonne chose que les gens de LFI soient ici pour montrer que tout rapprochement n'est pas impossible".

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