La gauche hors PS veut construire un rapport de force "large" face à Macron
Des responsables de la gauche hors PS, en déplacement ensemble jeudi dans la Somme et la Seine-Maritime pour la défense du rail, veulent construire un rapport de force extrêmement large" face "au pouvoir autoritaire de Macron".
Jean-Luc Mélenchon appelait dans le même temps, de Marseille, à une grande manifestation "Stop Macron" le 14 avril dans la cité phocéenne.
"Si nous avons la sagesse de nous fédérer dans tout le pays comme nous sommes en train de le faire ici (...), le dernier mot nous reviendra", a affirmé le leader de La France insoumise (LFI) et député des Bouches-du-Rhône, entouré d'une quinzaine de syndicalistes, partis et associations.
Selon lui, Marseille est le "cratère du volcan social français". "Une seule étincelle peut mettre le feu à la plaine, c'est peut-être l'étincelle marseillaise".
Pierre Laurent et Sébastien Jumel (PCF), Olivier Besancenot (NPA), Benoît Hamon (Génération.s), François Ruffin et Eric Cocquerel (LFI) se sont retrouvés pour leur part à Woincourt (Somme), situé entre Abbeville et Le Tréport (Seine-Maritime), étape d'une ligne ferroviaire, selon eux menacée de disparition par la réforme de la SNCF.
"Cette ligne, c'est le symbole des 9.000 km de lignes qui disparaîtront si la réforme passe", a prévenu le secrétaire général du PCF. "Ces lignes de proximité sont au coeur de la bataille du service public, un service public qui n'a de sens que s'il met les citoyens à égalité", a-t-il insisté.
M. Laurent, approuvé par ses collègues, veut "construire un rapport de force extrêmement large" face au "pouvoir autoritaire de Macron". Selon lui, "Macron est en train de se rendre compte qu'il est en train de perdre la bataille de l'opinion".
Pour M. Cocquerel, député LFI, "cette bataille" contre la réforme de la SNCF est celle "qu'on ne peut pas se permettre de perdre. Parce que sinon, c'est la fin de l'Etat social, cet Etat social que Macron veut casser".
Avec la réforme du Rail, "Macron a parlé trop vite, trop fort", affirme M. Besancenot. "Il a voulu jouer Thatcher . Il prend tout le monde de haut mais ça ne passe plus aussi facilement auprès de la société française".
- "Faire sa fête à Macron" -
Tous veulent réfléchir à la proposition de M. Ruffin, député LFI, d'une "grande manifestation nationale" le 5 mai, pour "faire sa fête à Macron" mais tous insistent sur les dates de mobilisation déjà prévues d'ici au 5 mai, outre la manifestation à Marseille le 14 avril, la journée interprofessionnelle de mobilisation le 19 avril, les manifestations du 1er mai...) .
M. Laurent va "consulter" les militants dans les fédérations de son parti. "La gauche rassemblée, c'est bien, mais il faut un grand mouvement populaire", affirme-t-il. M. Besancenot veut que la proposition soit mise sur la table "dans un cadre unitaire", le 10 avril. A Marseille, M. Mélenchon a dit voir "avec bienveillance" cette proposition, tout en estimant qu'il fallait lui "donner le temps de respirer".
Pour M. Hamon, "mobilisé partout et à toutes les dates", "toutes les initiatives sont utiles, bonnes", mais "pour réussir de grandes mobilisations, l'idéal, c'est qu'on se mette tous autour d'une table, forces syndicales, citoyennes, politiques, pour qu'un rendez-vous comme celui-là soit réussi".
"La manifestation du 5 mai sera différente de Nuit debout", promet M. Ruffin, à l’origine de ce mouvement essentiellement parisien, et sans lendemain, de l'hiver 2016. "Cette fois, c'est différent, nous tendons la main aux syndicats, partis, associations", explique-t-il.
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