Classement de Saint-Emilion : amende et relaxe pour deux noms du vignoble bordelais

Auteur:
 
Par AFP - Bordeaux
Publié le 25 octobre 2021 - 16:55
Image
Hubert de Boüard le 20 septembre 2021 au palais de justice de Bordeaux
Crédits
© MEHDI FEDOUACH / AFP
Hubert de Boüard le 20 septembre 2021 au palais de justice de Bordeaux
© MEHDI FEDOUACH / AFP

Une grande figure du vignoble bordelais, Hubert de Boüard, a été condamné lundi à Bordeaux à 60.000 euros d'amende, dont 20.000 avec sursis, pour avoir joué un rôle dans le classement 2012 des grands crus de Saint-Emilion alors qu'il avait des intérêts dans plusieurs propriétés candidates, dont le célèbre château Angélus.

Son coprévenu Philippe Castéja, important négociant et propriétaire du château Trotte Vieille, a lui été relaxé.

Ces deux pontes du Bordelais, respectivement âgés de 65 et 72 ans, avaient comparu fin septembre pour "prise illégale d'intérêt" pour leur implication présumée, à des degrés divers, dans l'élaboration entre 2010 et 2012 de ce prestigieux classement qui garantit d'importantes retombées commerciales, financières et médiatiques.

Trois propriétés recalées, parties civiles, leur reprochaient notamment d'avoir été juges et parties.

En 2012, le classement avait promu Angélus premier grand cru classé "A", sommet de la pyramide, et maintenu Trotte Vieille "B", récompensant huit autres propriétés pour lesquelles M. de Boüard était consultant ou superviseur.

Les deux hommes étaient alors membres du comité national des vins de l'INAO, organe rattaché au ministère de l'Agriculture et qui a validé le règlement du classement et ses résultats, élaborés par une commission dont il avait préalablement nommé les membres.

En outre, M. de Boüard était membre de l'Organisme de défense et de gestion (ODG) des vins de Saint-Emilion, qui avait participé à l'élaboration du cahier des charges avec l'INAO, selon l'instruction.

Au procès, les deux prévenus avaient nié en bloc avoir usé d'une quelconque influence. L'avocat des parties civiles, Me Eric Morain, avait lui parlé de "petits arrangements entre amis" et de "classement truqué".

Le représentant du ministère public avait requis une amende de 100.000 euros partiellement assortie de sursis pour M. de Boüard, et laissé à l'appréciation des juges une éventuelle sanction contre M. Castéja.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.