Bretagne : près de Brest, les cactus s'épanouissent comme au Mexique

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 31 juillet 2016 - 17:59
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©Fred Tanneau/AFP
Dans la serre de la cactuseraie de Creisméas, un lieu unique en France, on se croirait dans la vallée mexicaine de Tehuacan.
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Un vrai temps breton en cette fin juillet, non loin de Brest: de la pluie et une vingtaine de degrés à peine. Pourtant, dans la serre de la cactuseraie de Creisméas, un lieu unique en France, on se croirait dans la vallée mexicaine de Tehuacan.

Plantés en pleine terre, ce sont 3.000 variétés de cactus et autres plantes grasses qui remplissent à perte de vue cette ancienne serre de tomates de 6.000 m2 située à Guipavas, aux portes de Brest. "Il n'y a pas d'autre serre en France avec des cactus plantés en pleine terre. Nous sommes les seuls", assure à l'AFP André Labat, à l'origine de cette cactuseraie, avec son frère Pierre-Henri. "En pleine terre, ça pousse beaucoup mieux qu'en pot, ça prend des proportions comme dans la nature", explique ce Breton de 56 ans au visage et au corps secs, vêtu d'un jeans et d'un tee-shirt noir.

Parmi les succulentes présentées --ces espèces aux réserves de sève qui leur permettent de résister à la sécheresse-- certaines mesurent plus de quatre mètres, comme l'Agave garciae mendozae, dont la tige dépasse de deux mètres le faîtage de la serre grâce à une ouverture spécialement aménagée.

Planté en 2008, le spécimen mourra à l'automne, une fois son unique floraison terminée. "Toute l'énergie de la plante va dans la fleur, donc après elle meurt", explique André Labat, soulignant que la tige peut pousser de 15 à 30 cm par jour.

Dans l'allée voisine, se dresse un Pilosocereus palmeri. Il est couvert d'un épais duvet beige. "Au Pérou, ils s'en servent pour bourrer les oreillers", poursuit-il, tout précisant que sa fleur, rosée, s’épanouit la nuit avant de faner dans la matinée.

"Tout ça a démarré en 1987. Notre père est allé à Haïti et a rapporté deux rejets d'agave", raconte son frère, âgé lui de 52 ans. Producteurs de tomates au départ, les deux hommes débutent ainsi leur collection tout en s'occupant de leurs deux hectares de serres. Ils arrêteront les tomates en 2014 pour ne plus se dédier qu'à leur passion, cherchant toujours de nouvelles espèces rares.

Le magnifique Trichocereus pachanoi ou cactus de San Pedro, qui se dresse à près de quatre mètres du sol, est lui aussi un peu particulier: originaire des Andes, il y est cultivé pour ses propriétés hallucinogènes.

Non loin, un "coussin de belle-mère" (Echinocactus grusonii) de près d'un mètre de large, dont la première floraison intervient après 25 ans. "C'est une espèce menacée, en voie de disparition dans la nature", regrette André Labat.

Quelques 500 espèces de cactus (31%) sont menacées d'extinction en raison de l'empiètement humain, selon une étude mondiale, parue fin 2015, de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui place les cactus parmi les espèces les plus menacées sur terre, davantage que les mammifères et les oiseaux et juste derrière les coraux.

Originaires des Amériques --la vallée de Tehuacan abrite la plus grande concentration au monde de cactus colonnaires -- et introduits au cours des siècles en Afrique, Australie et Europe, les cactus sont cruciaux dans la chaîne alimentaire de nombreux animaux, y compris des humains. "Cette serre est magnifique, quand on voit des espèces qui s'expriment avec de telles fleurs... je n'arrive pas à avoir ça chez moi", commente admiratif Stéphane Marco, à l'oeuvre habituellement dans la serre à cactus de la ville de Sens (Yonne). La cactuseraie a accueilli depuis janvier plus de 3.500 visiteurs, autant qu'en 2015. "Les sujets sont magnifiques ici, grands, beaux, sains, bien gonflés et surtout bien colorés, avec une grande variété de bleus, gris, gris-foncés, gris-bleus, violacés, c'est impressionnant", poursuit Stéphane Marco.

Sur les 3.000 variétés présentées, plus de 1.500 sont des cactus et plus de 200 des agaves, une collection agréée par le Conservatoire des collections végétales spécialisées (CCVS), tout comme la collection d'aloès.

 

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