Cancer : près d'un Français sur dix a un proche touché par cette maladie
Le cancer est une pathologie dont les répercussions sont très importantes sur les proches du malade. A l’occasion de son 5e rapport, l’Observatoire sociétal des cancers, qui effectue un travail de coopération entre la Ligue contre le cancer et de l’Institut Ipsos, a livré un constat bien sombre du côté de ces accompagnants.
Ils seraient donc près de 5 millions entourant 2 millions de malades en France, selon l'étude dévoilée ce jeudi. "Près d'un Français sur 10 aide actuellement un malade du cancer!", explique au Figaro Emmanuel Jammes délégué à la mission société et politique de santé de la Ligue nationale contre le cancer. Parmi eux, 10% sont seuls face à "leur" malade, 22% "essentiellement seuls" selon la Ligue, qui éditait en 2013 l'ouvrage collectif Les proches, ces autres victimes du cancer (édition Autrement). Soutien moral (61% des personnes interrogées), médical (37%), domestique (36%) ou aide pour les gestes quotidiens (32%)… "Lors d'une enquête menée en 2011, 82% des malades atteints de cancer citaient leur aidant comme un soutien indispensable face à la maladie", ajoute Emmanuel Jammes.
Dans ce rapport, on apprend à quel point le cancer d'un proche affecte la qualité de vie d'un aidant. Ils sont ainsi 63% à estimer que l’accompagnement d’un patient affecte la qualité de leur sommeil et 10% à avoir dû interrompre leur activité ou l’adapter à ces nouvelles tâches.
L'aspect financier est aussi impacté car 21 % des accompagnants ont du mal à boucler les fins de mois et 12 % se sont endettés pour faire face aux dépenses non-remboursées qu'engendre la prise en charge d'un proche malade du cancer. "On valorise beaucoup l'hospitalisation à domicile, et c'est vrai que cela peut être formidable pour le malade. Mais il ne faut pas oublier que si c'est moins cher pour les finances publiques, ça l'est plus pour l'aidant…", met en garde Emmanuel Jammes.
Néanmoins, "une majorité d'aidants et de patients (51%) disent que leurs relations se sont améliorées pendant la maladie, seuls 7% jugeant qu'elle s'est détériorée. La maladie est aussi souvent l'occasion de se dire des choses que l'on taisait jusque-là…", précise Emmanuel Jammes.
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