Grève SNCF : retour à la normale "quasiment généralisé" mercredi
La grève des cheminots pour défendre leurs conditions de travail a fortement perturbé le trafic SNCF toute la journée de ce mardi 26, mais sans susciter de pagaille, les voyageurs, avertis, ayant pris leurs dispositions. Le retour à la normale "sera quasiment généralisé" mercredi 27 au matin, selon un porte-parole de la SNCF. Le préavis de grève prend fin mercredi à 08h00. Mais de nouvelles journées de protestation sont d'ores et déjà prévues en mai.
Ce mouvement social, le troisième en huit semaines, était suivi par un cheminot sur deux à la mi-journée - et jusqu'à 70% des personnels roulants - selon les syndicats. Ces derniers évoquent une mobilisation légèrement supérieure à celle de la précédente grève unitaire du 9 mars. La direction faisait en revanche état d'une mobilisation "en baisse" de 11,6 points, à 23,9%. Le 9 mars, seulement un tiers des trains avaient circulé. La direction avait recensé alors 35,5% de grévistes, tandis que les syndicats évoquaient plus de 60% des conducteurs et contrôleurs mobilisés.
Ce mardi, un TGV et un Transilien sur deux circulaient en moyenne, quatre TER sur dix et un intercité sur trois. En Ile-de-France, seul un train sur trois fonctionnait en moyenne sur les RER C et D, un sur deux sur les autres lignes gérées par la SNCF (B et E). Le trafic du RER A, exploité en majorité par la RATP, était en revanche normal. SNCF et médias ayant communiqué à l'avance les prévisions de trafic, nombre de voyageurs avaient pris leurs dispositions, limitant ainsi les difficultés dans les gares.
CGT, Unsa, SUD, CFDT ainsi que FO et First (non représentatifs) entendaient peser sur les négociations en cours concernant l'harmonisation des règles de travail dans le secteur ferroviaire, en vue de l'ouverture à la concurrence. Une nouvelle séance se tenait ce mardi au niveau de la branche."C'est une grève massive d'avertissement", a prévenu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, se félicitant du "front syndical" et confirmant "d'autres journées (d'action) à la mi-mai".
Une centaine de cheminots, en majorité de SUD-Rail, rejoints par une vingtaine d'étudiants dans un cortège baptisé "train de la colère", se sont réunis gare d'Austerlitz avant de rejoindre la gare de Lyon, puis la Défense où se tenait la réunion de négociations de branche, a constaté un journaliste de l'AFP. "Contre le décret socle, contre les lois Travail, une seule solution: grève générale", "pas un repos en moins, pas une minute de plus", "cheminots en colère, étudiants solidaires", faisaient partie de leurs slogans. A l'issue de la réunion, la CFDT a fait part d'"un certain agacement" côté syndical "à cause du manque de réponses précises" apportées par le patronat.
Les entreprises "jouent la montre", a réagi Eric Meyer pour SUD-Rail, évoquant une "stratégie du pourrissement". Le patronat est "dans l'incapacité de négocier réellement en séance, cela rend les négociations extrêmement difficiles", a poursuivi Josselyn Portalier (CGT). L'UTP (qui regroupe SNCF et entreprises privées) n'est "pas en capacité de répondre spontanément" aux syndicats qui ont formulé ce mardi matin des revendications communes, car elle doit d'abord "s'assurer que la réponse (...) convienne à l'ensemble des entreprises" qu'elle représente, rétorque Claude Faucher, son délégué général. Mais l'organisation patronale a listé ce mardi "une vingtaine de points" sur lesquels il s'est dit prêt à évoluer, selon lui. Un nouveau projet d'accord de branche sera présenté le 10 mai à l'occasion de la prochaine négociation. Jeudi 28, les syndicats de la SNCF seront reçus au ministère des Transports.
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