La "pauvrophobie" ou comment nommer la discrimination visant la précarité
La "pauvrophobie", ou discrimination pour précarité sociale, va-t-elle s'imposer dans le vocabulaire courant? C'est l'objectif de l'association ATD Quart Monde, dont la mobilisation a contribué à la promulgation, en juin, d'une loi reconnaissant cette forme de discrimination.
Annoncé ce lundi 17 à l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, ce mot résulte d'une consultation sur les réseaux sociaux lancée il y a quelques mois par l'association, avec le hashtag #UnNomPourDireNon.
Les internautes ont choisi "pauvrophobie" plutôt que cinq autres propositions, a précisé ATD Quart Monde dans un communiqué: classisme, paupérophobie, pauvrisme, ptochophobie et misérophobie. "Ce néologisme permettra de rendre visible la discrimination pour précarité sociale de même que les mots racisme, homophobie et xénophobie qualifient des discriminations reconnues et inacceptables", a-t-elle souhaité. L'objectif final est de le faire entrer dans le dictionnaire.
L'association, qui s'est battue pendant des années pour l'inscription de cette discrimination dans le code pénal, avait réalisé des testings montrant que les très pauvres pouvaient être discriminés dans l'accès à l'emploi ou aux soins de santé.
Elle a obtenu gain de cause avec la loi du 24 juin 2016 "visant à lutter contre la discrimination à raison de la précarité sociale". Cette loi modifie le code pénal et le code du travail pour reconnaître la discrimination du fait "de la particulière vulnérabilité résultant de la situation économique, apparente ou connue de l'auteur".
Selon les derniers chiffres de l'Insee, 8,8 millions de personnes, soit 14,1% de la population, vivaient sous le seul de pauvreté monétaire de 1.008 euros par mois en 2014.
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