Migrants : séjour limité à 8 jours au nouveau centre de Bailleul

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Par AFP
Publié le 01 août 2017 - 16:12
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Un migrant soudanais et sa fille devant un ancien hôtel transformé en centre d'accueil pour migrants
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Un migrant soudanais et sa fille devant un ancien hôtel transformé en centre d'accueil pour migrants, à Bailleul (Nord), le 1er août 2017
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Les migrants du centre de Bailleul (Nord), dont la création a été annoncée par le gouvernement lundi, y seront hébergés environ huit jours avant d'être "orientés" vers un autre lieu, a annoncé mardi le préfet du Nord.

Qualifié de "centre de premier accueil", il pourra accueillir 85 migrants, dans un ancien hôtel Formule 1 à proximité immédiate de l'autoroute A25 Lille-Dunkerque, dans une zone industrielle, ouvert en réalité en juillet et abritant aujourd'hui 43 demandeurs d'asile.

"C'est un centre qui répond à une urgence sociale à savoir la présence de migrants notamment du Puythouck, dans Grande-Synthe", près de Dunkerque, a expliqué le préfet Michel Lalande lors d'une conférence de presse, en allusion au bois du Puythouck, où vivent dans des conditions précaires environ 300 migrants.

En annonçant la création de ce centre et de celui de Troisvaux (Pas-de-Calais) lundi, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait principalement mis en avant la situation à Calais, où se trouvent 400 à 700 migrants selon les sources.

Ce centre de Bailleul sera bien distinct des Centres d'accueil et d'orientation (CAO), a souligné le préfet.

"Les CAO étaient éloignés des lieux de vie" comme Calais ou le Puythouck. "Quand on disait aux migrants +on va vous envoyer très loin, dans le reste de la France+, il n'était pas certain que nous n'ayons pas des échecs dans la prise en charge", a dit M. Lalande.

Autre différence: un passage raccourci à "huit jours". Durant ce laps de temps, un migrant sera "hébergé, sa situation évaluée avec le personnel de l'Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et de la préfecture du Nord et il sera orienté vers un lieu qui correspond à sa situation administrative". "C'est un lieu de passage et pas un lieu où l'on se maintient comme dans un effet de trappe, qui est la faiblesse de notre dispositif actuellement", a relevé le représentant de l'Etat.

Le maire de Bailleul (15.000 habitants), Marc Deneuche, a expliqué qu'il serait "très "vigilant". "Les Bailleulois ne veulent pas que la ville se transforme en Calais", a-t-il affirmé, précisant qu'il avait appris "par voie de presse" ce projet de nouveau centre.

Alors que M. Collomb avait chiffré à 300 places la capacité des deux sites, le préfet a par ailleurs indiqué qu'il restait "encore une grosse centaine de places à trouver" dans la région. Bailleul ne pourra accueillir en effet que 85 personnes et "il y aura jusqu'à 120 places" à l'abbaye de Belval à Troisvaux.

Interrogé par l'AFP, le maire de cette commune rurale de 300 habitants avait confié lundi que l'hébergement ne pourrait excéder 60 migrants. Mais "on va investir des nouveaux lieux tout en restant sur l'abbaye", a expliqué à l'AFP Guillaume Alexandre, directeur de la Vie Active, association gérant ce CAO.

Selon lui, "tout se passe très bien à Belval, il n'y a pas eu d'opposition de la part de la population" lors de l'implantation mi-mai dans cette ancienne abbaye de la fin du XIXe.

"On va changer de braquet. Il faudra voir si la structure rencontrera son public, on n'y viendra pas de force. On imagine un accompagnement plus renforcé, avec une capacité de traduction plus développée (...) pour que les flux (de migrants) puissent véritablement exister", a ajouté M. Alexandre.

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