Droite, écologie et espaces urbains
Tribune : Ferréol Delmas, directeur du think tank Ecologie responsable, classé à droite et au centre droit, développe en exclusivité, dans une tribune, pour France Soir, les propositions chocs de son mouvement pour réconcilier droite et espaces urbains : bancs connectés, nichoirs urbains, corridors écologiques, chartes écologiques municipales…
La droite est un champ de ruines en matière de politique écologique. Les thématiques pourtant cruciales comme l'environnement, le réchauffement climatique ne constituent qu'une partie infime de son programme politique. Ces questions pourtant, devraient être au cœur de nos réflexions : elles sont le prolongement de l'enracinement, ce « besoin de l'âme» comme disait la philosophe Simone Weil dans son ouvrage éponyme.
L’écologie n’est pas seulement de gauche, il s’agit d’un sujet que la droite doit prendre en considération si elle veut pouvoir se renouveler. Une vision punitive, dogmatique d'une écologie chargée de normes qui aurait réponse à tout n’est pas la solution. Il est donc urgent d'apporter, une réponse écologique fondée sur cette fameuse notion de l'enracinement mais aussi sur l'innovation. La droite doit s’emparer de la question notamment -même si c’est plus difficile- à propos des espaces urbains !
Historique À la fin du XXe siècle, un rapport fait un grand bruit, il s’agit du rapport Brundtland qui explique l'importance croissante de la ville dans le monde, alors que la planète devenait de plus en plus urbaine (En 60 ans seulement, la population urbaine des pays en développement s’est multipliée par dix. Elle était de l’ordre de 100 millions en 1920 et elle approche du milliard en 1980). Se pose alors la question de l’aménagement urbain avec des politiques pragmatiques et responsables appuyées sur des analyses scientifiques fiables et qui peuvent contribuer à la conservation de la biodiversité, et surtout qui permettent un processus de planification urbaine plus écologique et efficace.
Ainsi, notre projet écologique, loin de rejeter le progrès, l'innovation, la science, au contraire, croit en l'Homme, en son génie, en ses facultés et entend l'accompagner afin d'apporter des solutions nouvelles face à ces enjeux maintenant bien définis, notamment celui d'une économie compétitive et dynamique. La transition écologique est une affaire très complexe. Elle se caractérise par la création de nouveaux emplois, mais aussi par la transformation de certaines professions. Il convient donc d'adopter une politique volontariste, au plus près de nos concitoyens y compris en ville. C'est pourquoi, face aux enjeux de notre siècle, Écologie Responsable, laboratoire d'idées de la droite et du centre, appuyé sur des élus locaux et enracinés, à partir de nos territoires, cherchera à œuvrer, humblement, à travailler à un véritable projet de fond. Fondé sur l'écoute des inquiétudes et les réactions de nos concitoyens, le diagnostic des élus et des leaders du domaine, Écologie Responsable souhaite contribuer au débat, à la réflexion par l'apport des modestes propositions dans ce domaine.
D’un point de vue général, une adaptation pour la droite est nécessaire, incluant dans son paradigme des propositions concrètes. Mais avant tout, elle doit se poser les questions suivantes : Comment peut-on adapter la ville à ces problématiques naissantes ? Les espèces végétales et animales sont-elles les bienvenues en ville ? Finalement, peut-on conjuguer biodiversité et urbanité ? A ces problématiques, nous envisageons quelques pistes dans notre note d’étude Droite, écologie et espaces urbains :
Une augmentation des parcs : la concentration des activités humaines dans un territoire engendre une pollution générale des sols, des eaux et de l’air (L’artificialisation des espaces verts en ville, recherche d’un esthétisme de nature contrôlé et propre, l’injection de traitement chimique pendant de nombreuses années, ont appauvri les écosystèmes présents.)
Création de « corridors écologiques ». Créer des continuités écologiques terrestres et aquatiques. Ces corridors écologiques permettent de relier différents réservoirs de biodiversité, en aménageant des grands axes routiers et ferroviaires pouvant endosser le rôle de corridor, en assurant bien sûr la possibilité pour les espèces de passer d’un côté à l’autre.
- Instaurer le principe de compensation écologique au travers de chartes municipales. Tenir compte des effets environnementaux possibles d’une décision sur les territoires voisins, et la non-régression du droit à l’environnement, c’est-à-dire l’obligation de compenser la perte de biodiversité provoqué par un projet d’aménagement dans un “site naturel de compensation”.
- Développement de la pollinisation urbaine et de la végétalisation des fenêtres et des balcons en ville qui favorise l’implantation et le développement d’insectes et d’espèces animales indispensables à la pollinisation et au cycle de vie végétal.
- Augmentation du nombre de jardins participatifs Le développement de jardins participatifs en ville et l’aménagement végétal des cœurs d’îlots de copropriété permettent de retisser du lien social entre les habitants.
- Installation de nichoirs et abris en zone urbaine. L’installation de nichoirs et abris pour les espèces animales et insectes peut également faciliter leur réintégration en ville et améliorer leur développement en leur offrant de nouveaux habitats.
- Développer les murs végétaux. Sur une surface verticale de 12 mètres carrés et sur 60 centimètres de profondeur, ce mur serait composé de 1600 pots, d’une mousse capable de capter les particules polluantes et de s’en nourrir ! À terme, grâce à ce processus très nutritif pour les végétaux, permettrait d’assainir de manière considérable l’espace public situé dans son environnement. (source : starpup allemande Green City)
- Mise en place de bancs connectés. Mise en place de bancs permettant de fournir en temps réel les données atmosphériques des alentours. Une belle idée donc pour assainir la ville et également être source de pédagogie à destination des citadins (source : starpup allemande Green City)
- Associer sport et collecte des déchets Mise en place de courses de vitesse ludiques sur des espaces fluviaux : par exemple, la Seine, permettant de ramasser en un temps record les déchets. Mise en place d’un prix pour l’équipe victorieuse.
- Développer les fermes urbaines. Développement de fermes urbaines en circuit-court sur les friches industrielles et investir dans les commerces Zero déchet Il s’agit d’un label déjà existant permettant selon l’ADEME de limiter 354 kg d’ordures ménagères par an.
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