La monnaie, partie 8 : les cryptomonnaies
TRIBUNE - Quand on parle de monnaie, évoquer les cryptomonnaies ou les cryptoactifs est un exercice un peu obligé. Pour autant, on doit dire que la monnaie est la contrepartie d’un territoire, qui permet de conclure que ces actifs ne sont que des fantaisies : Internet n’est pas, et ne sera jamais, un territoire - bien moins encore que l’Union européenne.
On racontera tout ce qu’on voudra sur le cyberespace, l’espace numérique, le métavers, etc. En réalité, ce ne sont que des manières de parler. Autrement dit, pas grand-chose en rapport avec le réel. Ce qui se constate très simplement : depuis l’origine, la grande difficulté de tous les acteurs d’Internet, c'est que, autant, ils peuvent avoir l’argent de leurs clients, mais jamais les clients eux-mêmes. Ceux-ci n’y ont presque aucune fidélité sur rien. Motif pour lequel d’ailleurs, les mêmes acteurs focalisent une bonne partie de leurs ressources sur tous les mécanismes de captation et de fidélisation de leurs clients, toujours un peu vaporeux. Y compris par des procédés complètement pervers.
Si donc vous avez l’argent, mais des clients ni très présents, ni très fidèles, on peut en déduire que l’espace que vous prétendez être est en fait plutôt… vide.
Il s’y passe plein de choses bien entendu. Mais autant que dans le métro par exemple.
Qui n’est qu’un territoire que pour les SDF…
Un pas plus loin, si vous observez attentivement l’univers des cryptomonnaies jusque-là, vous devriez parvenir assez vite à cette idée : « c’est un monde d’argent-rien-à-foutre ».
Oui, de l’argent-rien-à-foutre.
Sous ce rapport, vous pouvez aussi bien comprendre les appellations bigarrées des monnaies qu’on y trouve et leurs mécanismes bizarroïdes ; les profils cocasses ou les comportements exotiques des gens qui s’en occupent ; les crashs et les escroqueries insensés qui s’y produisent, en dizaines de milliards… ; comme, finalement, toute cette spéculation délirante qui marque les cryptomonnaies. Ou, encore, le fait que ce marché-là est apprécié des mafias et d’autres criminels. Des gens pour qui l’argent est un rien à foutre généralisé, vu les manières (trafics, drogues, prostitutions, hacks…) dont ils le gagnent ; il leur faut juste pouvoir le blanchir pour en faire enfin de l’argent sérieux (…).
Entre de l’argent-rien-à-foutre et un territoire sans substance, la monnaie est la contrepartie d’un territoire n’est vraiment pas prête de se produire un jour dans le monde des cryptoactifs.
Autant il est difficile de fournir une autre description de cet univers, autant on peut remarquer que les technologies informatiques et sécuritaires mises en œuvre par les cryptomonnaies sont, elles, très intéressantes. En tant que telles, c’est une informatique plus qu’intelligente. Même s’il y reste encore des difficultés à régler, du côté des volumes d’opérations traitables en particulier.
Le malheur, c’est que tout ça est appelé à être réglementé, à la hache si besoin.
Et que pour l’heure, ce qu’il restera de ces technologies est, selon toute probabilité, destiné à plutôt servir les visées maléfiques de la TMM, la Théorie Monétaire Moderne ou quelque chose de ce genre-là, cf. article 6. Sous l’égide de Banques Centrales et de groupement d’États pour qui l’anéantissement des libertés des territoires et celle de leurs populations est en train de devenir une seconde nature obligée.
Oui, les technologies hautement sécuritaires des cryptomonnaies leur iront comme un gant.
Charles de Mercy est analyste, président de BulletPoint, inventeur de la sémio-morphologie (2008), une méthode d’analyse du langage.
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