L'hypocrisie de la bien-pensance qui nous gouverne
TRIBUNE - J'ai la haine !
J'ai 21 ans et je suis malheureux. Je suis étudiant et je suis malheureux. Mais j’ai surtout une haine immense que je peine à contrôler.
J’ai la haine contre toute ces personnes, qui a longueur de journée, tiennent des discours hypocrites, culpabilisants et moralisateurs sur qui je suis, ou bien qui je devrais être. Selon leurs dires, je suis un homme blanc hétérosexuel catholique privilégié.
Eux, vous savez, sont ces personnes « bien pensantes » qui vivent dans les quartiers les plus aisés des grandes villes, ces personnes qui se disent contre le racisme, contre l’homophobie, contre le sexisme, contre la xénophobie, contre tout, en fait. Ces personnes qui pensent lutter contre les discriminations, lutter contre les ségrégations, lutter contre l’apartheid, mais qui aujourd’hui soutiennent et défendent le passe sanitaire, uniquement pour aller boire un verre en terrasse ou pour aller en boîte de nuit. Ces mêmes personnes qui sont prêtes à exclure de la société des gens qui veulent simplement jouir de leurs droits, de leur libre arbitre, simplement pour aller boire un putain de verre sur une terrasse.
Ce sont ces mêmes individus qui hier honoraient et applaudissaient le corps médical depuis leurs fenêtres, qui aujourd’hui ne bougent pas un cil en les voyant fermer leur cabinet. Ils traitent tous ceux qui ne sont pas vaccinés comme des lépreux.
J’ai la haine contre les personnes qui sont prêtes à sacrifier le résultat des nombreux combats dont la France est sortie victorieuse au cours de ces longs siècles, simplement pour une liberté maquillée, prétextant le bien commun.
J’ai la haine contre ces personnes qui me disent « Oh mais le gouvernement est bienveillant, il veut notre bien ». Ce gouvernement qu’ils adulent tant.
Vous savez, ce même gouvernement qui a dilapidé, sinon détruit l’hôpital public. Ce gouvernement qui est capable de dépenser des millions dans les gaz lacrymogènes, les lanceurs de balles de défenses et les boucliers pour les CRS, mais qui demeure incapable d’acheter des masques chirurgicaux, des surblouses ou des respirateurs alors même qu'il prend des airs catastrophés sur les plateaux télévisés quand il parle santé. Un gouvernement incapable de recruter des médecins, des aides-soignantes, des infirmières, mais qui recrutent des vigiles à l’entrée des hôpitaux.
C’est pour notre sécurité, disent-ils. Ce gouvernement incapable d’injecter onze millions d’euros dans la recherche pédiatrique pour les enfants malades du cancer. Heureusement que notre gouvernement est bienveillant.
À ceux qui disent le passe "sanitaire", comment expliquez-vous alors que députés et sénateurs en soient exemptés ? Ce sont des héros et ils se sacrifient pour nous ? Laissez-moi rire.
En 1755, Benjamin Franklin, l’un des pères fondateurs des États-Unis, écrivit au nom de l’Assemblée de Pennsylvanie, à William Penn, gouverneur de cette colonie à l’époque, « Ceux qui peuvent renoncer à la liberté essentielle pour acheter un peu de sécurité temporaire, ne méritent ni la liberté ni la sécurité. » Cette citation résonne en moi aujourd’hui.
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