Non, les non-vaccinés ne saturent pas les réanimations

Auteur(s)
Pierre Lécot, pour FranceSoir
Publié le 23 décembre 2021 - 11:22
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On peut débattre de tout sauf des chiffres
Crédits
Gouvernement/capture d'écran
Le fameux clip gouvernemental de l'été 2021 : "on peut débattre de tout sauf des chiffres".
Gouvernement/capture d'écran

TRIBUNE — Depuis le début du mois de décembre, les médias se sont mis d’accord pour accuser les non-vaccinés de saturer les hôpitaux et en particulier les réanimations. La mode est de donner le ratio de « 9 personnes hospitalisées sur 10 ne sont pas vaccinées ». Nous avons déjà montré dans deux vidéos précédentes (première vidéo et deuxième vidéo) et réalisées à partir des rapports de l’ATIH (ici et ici), que ni les soins conventionnels des hôpitaux, ni les services de réanimations, n’ont jamais été saturés en 2020. C’est encore le cas en 2021. Malgré le fait que nous sommes en période hivernale et donc que les infections respiratoires, dont les coronavirus engendrent des hospitalisations, seuls 15 % des services de soins critiques sont utilisés par des patients catalogués Covid-19, et parmi eux, la moitié sont non-vaccinés. Nous allons donc voir en détail que, non il n’y a toujours rien d’alarmant sur la situation hospitalière et non, les non-vaccinés ne sont en rien responsables de la situation des hôpitaux. Seuls les choix politiques le sont.

Les hôpitaux ne sont pas saturés à cause de la Covid-19

Nous en avons déjà fait la démonstration dans les deux vidéos précédentes grâce aux rapports de l’ATIH et à celui de la Cour des comptes. Jamais pendant l’année 2020 l’hôpital français n’a été saturé à cause de la Covid-19. Les patients identifiés Covid-19 n’ont représenté que 2 % de l’activité, et l’hôpital a été en sous-charge toute l’année. Un très faible 2 %, alors que les déclarations Covid-19 l’ont été avec beaucoup de largesses pour des questions de facturation, il est en effet bien plus rentable pour l’hôpital de déclarer un patient comme infectieux, plutôt que pour la pathologie pour laquelle il est venu. Même les services de soins critiques ont été sous-utilisés et l’augmentation du recours aux services de réanimations est un trompe-l’œil uniquement dû à la requalification de lits de soins continus en lits de réanimations.

Aujourd’hui, chacun peut voir sur le site Géodes que 3 000 patients sont déclarés Covid-19 et admis en services de soins critiques. D’après les statistiques de ScanSanté, il y a 20 000 lits de soins critiques en France. Donc aujourd’hui, 15 % sont utilisés par des patients déclarés Covid-19 (Figure 1). On note d’ailleurs que le chiffre de 3 000 mis en avant pour les patients Covid-19 est le nombre de patients en soins critiques (soit l’addition du nombre de patients en services de soins continus, soins intensifs et réanimations), alors que le nombre mis en avant pour le nombre de lits disponibles est le nombre de lits en réanimations uniquement (donc 6 000 au lieu de 20 000) laissant ainsi croire à une saturation inexistante.

Figure 1 : Schématisation des lits de soins critiques en France selon le statut Covid-19

Rappelons que depuis presque deux ans, les seules déclarations des hôpitaux d’infections respiratoires aiguës (IRA) sont celles de la Covid-19. Toutes les autres causes déclarées ont disparu et notamment les fameuses grippes. Il est donc tout à fait normal quand arrive l’hiver d’avoir des patients âgés arrivant à l’hôpital souffrant d’IRA. Cela ne s’arrêtera pas avec des piqûres préventives. Il n’est donc absolument pas crédible de faire croire à une situation exceptionnelle avec des statistiques aussi basses. La propagande actuelle n’a pas d’autre enjeu que d’imposer des injections répétées à toute la population quelle que soit la situation sanitaire. Il n’y a pas le moindre lien entre les deux. Le ministère de la Santé choisit donc habilement ses indicateurs pour continuer d’entretenir la peur sur un non-sujet en ciblant les non-vaccinés plutôt que de parler des moyens nécessaires au bon fonctionnement de l’hôpital.

Les non-vaccinés ne saturent pas les hôpitaux

La pression médiatique fait toujours immédiatement suite aux communiqués de presse de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) du Ministère de la Santé. Celui de la mi-novembre avait pour titre « Neuf fois plus d’entrées en soins critiques parmi les personnes non vaccinées que parmi celles qui sont complètement vaccinées de 20 ans et plus ». Les médias ont évidemment mal traduit ce titre en faisant croire que « 9 personnes sur 10 en soins critiques sont non-vaccinées », ce qui n’a rien à voir. D’ailleurs, il suffit de lire le communiqué de presse pour le savoir : « Chez les personnes complètement vaccinées en revanche, le nombre d’entrées en soins critiques est en augmentation : il atteint 3 pour 1 million de personnes complètement vaccinées ; cette population représente 42 % des personnes admises en soins critiques et 48 % des personnes admises en hospitalisation conventionnelle alors qu’elle représente 86 % de la population des 20 ans ou plus. ». Il y a donc au mois d’octobre, presque autant de non-vaccinés que de vaccinés en soins critiques et pas du tout un ratio de 9/10. La répartition en soins critiques de 42 non-vaccinés pour 58 vaccinés a tendance à se rapprocher de 50/50 depuis novembre au regard des données de la DREES sur les entrées dans ces services. La tendance depuis un mois est de 46 vaccinés pour 54 non vaccinés (Figure 2).

Figure 2 : Schématisation des patients en soins critiques déclarés Covid-19 selon le statut vaccinal

Le ratio de la DREES de « 9 sur 10 » est un pur calcul théorique découlant de la part estimée du nombre de personnes vaccinées en France (Figure 3). D’après la DREES, il y aurait 86 % de vaccinés chez les plus de 20 ans.

Figure 3 : Schématisation du statut vaccinal dans la population française

Ainsi, la DREES utilise le fameux « produit en croix ». Elle suppose que si les ratios de soins critiques dans la population par statut vaccinal étaient conservés, et qu’il y avait autant de non-vaccinés que de vaccinés, alors il y aurait 9 non-vaccinés sur 10 en soins critiques. Ce ratio ne reflète donc en rien la réalité observée en services de soins critiques.

Si nous ajoutons que nous avons appris grâce au rapport de l’ATIH sur la Covid-19, qu’environ 20 % des patients déclarés Covid-19 sont en fait venus à l’hôpital pour une raison complètement différente, mais dont la codification « Covid-19 » permet à l’hôpital une facturation bien plus intéressante, nous pouvons alors schématiser la répartition actuelle en services de soins critiques : pour 100 lits disponibles, nous avons 15 patients identifiés « Covid-19 », 3 ne sont pas venus à l’hôpital pour cette raison, 6 sont venus pour cela et sont vaccinés, 6 sont venus pour cela et sont non-vaccinés.


Les patient Covid-19 non-vaccinés venus pour Covid-19 représentent environ 6 % des lits en soins critiques à l’hôpital.

La conclusion est donc simple : non, les non-vaccinés ne sont en aucun cas responsables d’une quelconque saturation hospitalière. Leur nombre est bien trop faible à l’hôpital pour embouteiller quoi que ce soit.

Rappelons que les hôpitaux et services d’urgences étaient en grève quasi continue depuis plusieurs années et jusqu’en 2020 pour dénoncer le manque de moyens humains et la gestion inhumaine et uniquement financière de l’hôpital depuis la mise en place de la tarification à l’acte par Jean Castex en 2007. En 2021, rien n’a changé mis à part la suppression de quelques dizaines de milliers de lits d’hôpitaux et la mise à pied sans solde de soignants récalcitrants aux injections expérimentales, dont on sait pertinemment aujourd’hui qu’elles ne garantissent pas du tout d’avoir des tests négatifs, ni même de ne pas être malade, ou de finir en service de réanimation.

Mais le gouvernement aujourd’hui se trouve un bouc émissaire : les non-vaccinés, et fait croire à la population que pour gérer les problèmes de l’hôpital, il faut donner des milliards d’euros à des laboratoires pour qu’ils nous fassent des piqûres régulièrement. Ces mêmes labos qui ont des liens financiers très étroits avec nos politiques. La fuite en avant que nous constatons mène uniquement à cette question : jusqu’où peuvent-ils prendre les gens pour des abrutis avant qu’ils ne se réveillent ?

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